Cette menace constante qui plane au-dessus des Russes
Après avoir été confrontée à “l’une des plus importantes attaques de drones” de son histoire, Moscou se demande (légitimement) si les forces ukrainiennes vont maintenir cette intensité de frappe.
Dans une interview accordée au média La Dépêche du Midi, l’ancien officier et écrivain français, Guillaume Ancel, donne son avis sur la suite de cette guerre, de retour sur le territoire russe.
Selon l’écrivain, cette récente attaque de drones s’inscrit dans une démonstration importante pour Kiev “puisque les Ukrainiens essaient de convaincre les pays alliés de les laisser utiliser les armes de moyennes portées. Les alliés sont encore réticents car ce n’est pas la même chose d’utiliser un missile américain pour aller frapper une base militaire russe à 300 km de la frontière. L’Ukraine montre qu’ils le font de leur côté, que la ligne rouge a été dépassée depuis longtemps.” Précisant que l’objectif réel derrière l’opération surprise menée à Koursk n’a rien de militaire :
“Tout le monde se fiche de savoir qui possède la rivière Seïm. Par contre, le fait que dans la société russe on se dise ‘Vous savez que les Ukrainiens ont bombardé Moscou ?’ ça change les choses”.
Et pour les civils alors ? Quelle est la menace ? Le risque pour les civils est, selon Guillaume Ancel, aussi probable qu’un accident de voiture. “Il y a néanmoins un sentiment désagréable, comme il existe en Ukraine. À savoir que les civils qui habitent à des centaines de kilomètres du front ne sont pas à l’abri. Psychologiquement, ce sentiment de menace est très pénible. Kiev souhaite que les Russes se sentent menacés. Le fait d’instiller cette menace sur la société russe, c’est leur manière de remettre la guerre en miroir des Russes.”
(Manon Pierre - Source : La Dépêche - Illustration : Unsplash)