Debaets: "Importer la charia à Bruxelles? Pas question!"
Cette semaine, la sortie dans la presse des élus du parti Islam a fait créé un fameux tollé, tant sur la toile qu'au sein des partis politiques traditionnels.
En effet, le parti ISLAM, qui avait créé la surprise en 2012 en décrochant deux sièges à Bruxelles, l'un à Anderlecht et l'autre à Molenbeek, a confirmé il y a quelques jours ses ambitions à l'approche du scrutin communal d'octobre 2018. ISLAM compte déposer des listes dans 14 communes bruxelloises et dans plusieurs grandes villes wallonnes telles que Liège, Namur, Charleroi et Mons, a confirmé Redouane Ahrouch, le créateur de la formation religieuse.
Très critiquée lors des dernières élections par les partis traditionnels pour sa volonté d'instaurer une forme de "charia occidentale" en Région bruxelloise, la formation ISLAM crée, cette fois encore une vive polémique.
ISLAM, acronyme d' "Intégrité, Solidarité, Liberté, Authenticité, Moralité" devra cependant se plier à l'obligation de la parité homme-femmes sur ses listes électorales. Une obligation que Redouane Ahrouch interprétait à sa façon dans une interview exclusive avec le quotidien La Dernière Heure sortie vendredi: "Cette parité ne m'embête pas. Tout le monde a une fille, une soeur, une femme. Mais nous ce qu'on l'on prône c'est qu'il y ait d'office un homme qui soit positionné en tête de liste. Un homme un vrai, courageux. J'estime que l'homme doit tirer la liste, c'est logique. L'homme devant, la femme derrière, et comme ça elle se sent en sécurité. Il est inconcevable qu'une femme tire la liste sauf si vraiment il n'y a aucun autre candidat possible".
Ces propos ont bien entendu fait grincer les dents de certains élus. Wouter Beke, Olivier Maingain ou Patrick Dewael sont monté au créneau. Idem pour Bianca Debaets (CD&V), secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité des chances qui ne pouvait rester silencieuse dans ce dossier: "Ces propose constituent une menace pour notre démocratie et notre vivre-ensemble. Prôner une séparation entre les femmes et les hommes dans les transports en commun va totalement à l'encontre de nos valeurs fondamentales et de nos libertés. Il ne sera pas question d'importer la charia à Bruxelles".
Mais c'est la N-VA qui tente de tirer les marrons d'un feu bien électoraliste avec des déclarations de Zuhal Demir ou Theo Francken, secrétaire d'État belge à l'Asile et à la Migration. Pour Zuhal Demir (N-VA), "Il faut pouvoir montrer un signal clair, à savoir l'interdiction d'un tel parti". Dans un message sur Twitter, Theo Francken n'a pas fait mystère de son opinion sur le parti ISLAM: "Dans leur monde régi par la charia, les femmes n'ont pas de droits. Et cela commence avec une ségrégation dans le transport public. Ce parti ISLAM me révolte."
(JaG & LpR - Source: La Dernière Heure / Illustration Picture: Belga)