Jambon campe sur ses positions
S'étant invité dans les débats entourant le procès de Salah Abdeslam qui s'est déroulé la semaine dernière à Bruxelles, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, a dit la semaine passée, sur la VRT, ne pas comprendre la demande d'acquittement formulée par l'avocat de Salah Abdeslam, Sven Mary. Pour rappel, suite à des erreurs de procédure, Sven Mary a plaidé l'irrecevabilité des poursuites à l'encontre du prévenu. En cause: la rédaction en français des premières ordonnances de l'instruction auraient dû être faites en néerlandais.
Jan Jambon se serait donc exclamé: "Je ne comprends pas cela. Un avocat est là pour faire en sorte qu'une personne reçoive une peine correcte". "Que M. Mary demande maintenant son acquittement, c'est aller un pont trop loin. Si des erreurs de procédure sont commises, il faut peut-être recommencer le procès mais cela ne peut quand même pas mener à un acquittement", a-t-il ajouté.
Comme nous vous l'expliquions hier, cette sortie du Ministre de l'Intérieur Jan Jambon a suscité de vives réactions chez les avocats. Tout d'abord via un rappel à l'ordre de l'avocat Sven Mary, ensuite au travers d'un recadrage venu des différents barreaux du pays (francophone, flamand et germanophone).
Mais pour autant le Ministre, accusé d'être intervenu à tort dans ce dossier, reverra-t-il sa position? Pas vraiment, révèle ce matin l'Echo. "Le ministre n'a jamais cherché à influencer le juge" assure son cabinet. "D'un point de vue juridique, Maître Mary fait ce qu'il entend, mais le ministre dispose également du droit d'avoir son propre avis sur la façon dont un avocat remplit son rôle sociétal. En fait, le ministre a émis un point de vue moral".
(FvE - Source: L'Echo - Illustration Picture: Belga)