Le bourgmestre d'Uccle ou l'arroseur arrosé...
Boris Dilliès (MR), actuel bourgmestre d'Uccle et ancien parlementaire bruxellois, aurait sans doute mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s'en prendre à Cumuleo, le site qui passe au crible les mandats et les salaires des mandataires politiques. Créé par Christophe Van Gheluwe, Cumuleo se bat pour que la population ait droit à plus de transparence sur ce que gagnent nos représentants politiques.
Boris Dilliès, incorrigible bavard médiatique, publiait mercredi sur sa page Facebook un texte dans lequel il donnait son point de vue sur la pression qui pèse sur les hommes et femmes politiques qui cumulent des fonctions. Le bourgmestre libéral d'Uccle disait regretter que des élus titulaires de plusieurs mandats soient parfois livrés à la vindicte populaire et s'en prenait au site Cumuleo: "J'invite en toute modestie à ne pas toujours prendre Cumuleo comme la seule bible, mais à interroger directement l'élu", argumentait Boris Dilliès.
La réponse du berger à la bergère n'e s'est pas fait attendre: Christophe Van Gheluwe, responsable de Cumuleo, s'est penché en détail sur le dossier de Boris Dilliès et s'est aperçu que le bourgmestre ucclois avait 'oublié' de déclarer quatre mandats à la Cour des comptes!
Il aurait ainsi oublié de signaler ses mandats chez Interfin, l'intercommunale de financement des 19 communes bruxelloises, à l'ASBL Promotion du Commerce et de l'économie uccloise; à l'ASBL Promotion des Parcs publics et des Espaces verts publics et à l'ASBL Animation-Prévention socio-culturelle. Seul le premier de ces mandats serait rémunéré.
Boris Dilliès n'est évidemment pas le seul dans ce cas. Mais, pour Christophe Van Gheluwe, cette attitude reste très critiquable. "Les déclarations de mandats ont un objectif : leur donner de la publicité afin de lutter contre les éventuels conflits d'intérêts dans le chef des élus", explique-t-il. Si les déclarations à la Cour des comptes sont incomplètes comme c'est le cas avec Boris Dilliès depuis 10 ans, la règle n'a plus aucun intérêt."
Boris Dilliès, muet depuis, se retrouve dans le rôle de l'arroseur arrosé. Le silence est d'or, la parole est d'argent...
(LpR/Picture : Belga)