Le double jeu de Trump avec Poutine
Est-ce la fin de la lune de miel entre Donald Trump et Vladimir Poutine? Après avoir multiplié depuis son arrivée à la Maison Blanche les signes d'apaisement à l'égard du Kremlin, et ce malgré les accusations d'ingérences de Moscou dans le processus électoral, Donald Trump vient de valider la plus importante expulsion de diplomates russes des Etats-Unis.
Le président américain a en effet approuvé l'expulsion de 60 "espions" et la fermeture du consulat russe à Seattle, une ville jugée trop sensible, parce que proche des usines de l'avionneur Boeing.
Même si Donald Trump semble avoir retourné sa veste en prenant cette mesure qui s'apparente à des représailles après l'empoisonnement d'un ex-agent russe au Royaume-Uni, cette décision historique ne signifie pas pour autant l'arrêt des relations entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine.
Il semblerait en effet que l'administration Trump joue un double jeu : consciente que le grand public apprécie peu la proximité des deux dirigeants, elle manie ici le bâton. Mais c'est la porte-parole du Président qui a dû monter au créneau pour souligner la nécessité pour la Russie de changer "d'attitude" si elle veut améliorer de ses relations avec Washington. Trump, lui, se tient plus en retrait pour ménager Vladimir Poutine tout en flattant son opinion.
Comme le soulignent de nombreux observateurs, ce double langage à l'égard de Poutine est une constante : les messages envoyés par Donald Trump à la Russie depuis son élection sont en effet très différents de ceux émis par son administration.
Alors que des responsables américains dénoncent régulièrement la politique russe, M. Trump adopte un ton généralement nettement plus conciliant à l'égard de son homologue. Il faut dire que Donald Trump défend depuis longtemps un rapprochement avec Moscou et a estimé par le passé que ses prédécesseurs avaient échoué avec Poutine car ils n'avaient pas trouvé "l'alchimie".
Avec les représailles annoncées par Moscou après l'expulsion de son personnel diplomatique, Trump va devoir agir en coulissses pour calmer son "ami" Poutine. Car là, le charme alchimique semble pour le moins rompu...
(LpR/Picture: Belga )
