Le MR a-t-il trompé les indépendants?
Depuis toujours, une forme de contrat moral tacite existe entre "les indépendants" et "les libéraux". Les premiers soutiennent les seconds lors des scrutins, les seconds défendent et protègent les premiers. Mais cet état de grâce pourrait bien se terminer, relate le quotidien l'Echo.
En effet, les libéraux ont tant mis à mal leurs fidèles alliés traditionels en 2017, qu'ils sembleraient avoir perdu définitivement leur soutien et leurs suffrages. Pourtant l'alliance des droites, sans les socialistes, en début d'année passée était de bon augure et faisait espérer des mesures significatives en faveur des petites entreprises et du million d'indépendants belges. Sur le tapis des négociations: la réforme fiscale, des mesures en faveur des indépendants, de leur pension, etc.
Malheureusement, et ce malgré une décennie d'avancées en la matière, il s'est vite avéré au cours des mois suivants qu'il n'en serait rien ou presque. Le gouffre entre entre les vues des réformateurs et les aspirations des indépendants s'est élargi. En cause, les 500 euros de revenus exonérés par mois, uniquement valables pour les dirigeants atteignant 45.000 euros minimum par an. Si l'on considère que la majorité des indépendants wallons et bruxellois, dégage un revenu moyen/médian autour de 30 à 35.000 euros/an, c'est une minorité d'entre eux qui vont profiter de cette mesure, créant au passage une forme de concurrence déloyale.
La sortie de Louis Michel sur les rémunérations du personnel politique "à 4.800 euros par mois", alors que des travailleurs et des milliers d'indépendants triment, week-end compris, souvent pour de petits salaires n'a rien arrangé à l'affaire. Si l'on ajoute à cela le fait que les indépendants et les TPE/PME doivent puiser dans leur trésorerie pour payer l'Isoc et n'ont ni le temps ni les moyens de jouer avec de l'optimisation fiscale, même légale, les frustrations enflent.
Pendant ce temps-là, les dirigeants des entreprises du Bel 20 ont gagné jusqu'ici le revenu moyen du salarié belge, en quelques jours. A la longue, la confiance entre "les indépendants" et "les libéraux" est mise à mal.
L'Echo conclut avec cette formule de Christos Doulkeridis (Ecolo): "Les indépendants et TPE/PME méritent d'être autrement traités que comme "les oubliés de la gauche et les arnaqués de la droite".
(FvE - Source: L'Echo - Illustration Picture: Belga)