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Les autres casseroles qui attendent Sarkozy

Plusieurs médias français annonçaient ce mardi matin que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française avait été placé en garde à vue. En cause, l'enquête sur le possible financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007.

Mais cette affaire, pour embarrassante et complexe qu'elle soit, n'est pas la seule casserole judiciaire traînée dans son sillage par Nicolas Sarkozy.

Mais commençons par le début avec ces soupçons de financement libyen. De quoi s'agit-il? Les enquêteurs sont sur la piste, depuis 2013, de possibles versements d'argent par le régime du dictateur libyen Mouammar Khadafi aux proches de Nicolas Sarkozy, à l'époque Ministre de l'Intérieur et candidat à la présidentielle de 2007.

Cinq ans plus tard, en pleine présidentielle 2012, Médiapart publie une note d'un ex-dignitaire libyen. Ce document contesté évoque don de 5 millions d'euros par le clan Khadafi au camp Sarkozy. En décembre 2016, Ziad Takieddine, un homme de l'ombre de la sarkozie est mis en examen pour "corruption" après avoir révélé à Médiapart qu'il a convoyé des valises remplies d'argent libyen vers la France, à destination de Nicolas Sarkozy et du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, information formellement démentie par les deux intéressés, même si Claude Guéant a finalement été mis en examen en mars 2015.

Outre cette affaire lybienne, Nicolas Sarkozy a été mis en cause directement, dans quatre affaires et mis hors de cause par la justice dans deux d'entre elles : l'affaire Bettencourt et celle des "pénalités" de l'UMP.

Affaire Liliane Bettencourt : l'accusation n'a pas réussi à établir que Nicolas Sarkozy avait soutiré de l'argent la milliardaire. Un non lieu est prononcé.

Pénalités de l'UMP : le Conseil constitutionnel ayant invalidé les comptes de sa campagne pour la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy est condamné à payer 363.615 euros mais c'est son parti, l'UMP, qui s'acquitte de l'amende infligée à son candidat. Nicolas Sarkozy a entretemps décidé de faire un chèque de 363 615 euros au parti, pour apaiser les polémiques.

Restent deux autres affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est toujours mis en examen:

En février 2017, Nicolas Sarkozy est mis en examen dans le cadre de l'affaire dite 'Bygmalion', pour "financement illégal de campagne électorale" (celle de la présidentielle 2012) et renvoyé devant le tribunal correctionnel. L'ancien président a fait appel de cette décision. Accusé d'avoir dépassé de plus de 20 millions les dépenses autorisées, Nicolas Sarkozy a toujours soutenu qu'il ignorait tout du détail des montants consacrés à sa campagne et qu'il ne savait pas que certaines prestations auraient été surfacturées à son parti par la société d'événementiel Bygmalion.

L'affaire "Paul Bismuth" : alors qu'ils enquêtent sur le volet lybien de la campagne de 2007 , les enquêteurs découvrent que Nicolas Sarkozy (qui a été placé sur écoute) et son avocat Thierry Herzog tentent d'obtenir des informations sur l'affaire Bettencourt, par le biais de l'avocat général à la Cour de cassation, Gilbert Azibert. L'avocat et son client communiquent sur des lignes téléphoniques enregistrées à des faux noms - Paul Bismuth pour l'ex-président. Le Parquet national financier (PNF) a estimé qu' "il existe des charges suffisantes à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog d'avoir commis les faits de corruption et de trafic d'influence actifs pour lesquels ils ont été mis en examen" et a demandé leur renvoi en correctionnelle.

Dans plusieurs autres affaires, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît, sans pour autant qu'il soit mis directement en cause :

 Les sondages de l'Elysée: Nicolas Sarkozy a-t-il, lorsqu'il était président, commandé des sondages d'opinion d'un montant de plusieurs millions d'euros, en ne respectant pas les procédures d'attribution de marchés? Pierre Giacometti, et Patrick Buisson, conseillers de Nicolas Sarkozy à l'époque des faits, et dirigeants de sociétés d'études ont-ils bénéficié d'une forme de favoritisme? Ils ont tous deux été mis en examen dans cette affaire pour "recel de favoritisme". D'autres proche de Nicolas Sarkozy, dont son ex-directrice de cabinet, Emmanuelle Mignon et Claude Guéant, ex-secrétaire général de l'Elysée, ont été mis en examen en mai 2017 pour "détournement de fonds publics par négligence". Mais jusqu'ici, Nicolas Sarkozy n'a jamais été cité à comparaître ou à témoigner dans cette affaire.

Les contrats avec le Kazakhstan: bien connue en Belgique, cette affaire concerne les pressions éventuelles exercées sur des parlementaires belges pour éviter la condamnation de trois oligarques kazakhs. Ceci afin de que Paris ne se brouille pas avec Astana, qui devait acheter à la France plusieurs hélicoptères. Ici, c'est l'entourage de Nicolas Sarkozy qui est dans le viseur des justices belge et française. Dans un souci de privilégier les bonnes relations commerciales de la France avec le Kazakhstan, en vue d'un déplacement de Nicolas Sarkozy à Astana, l'Elysée aurait, à la demande du président Noursoultan Nazarbaïev, mis en place une équipe de lobbyistes composée de l'avocate française Catherine Degoul et d'Armand De Decker, reprenant le collier au Barreau de Bruxelles. Rien ne prouve de manière formelle l'implication de l'ancien président, mais l'affaire secoue encore aujourd'hui la Belgique.

(LpR - Source : Liberation.fr/Picture : Belga)

 

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