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"Les électeurs du MR sont cocus"

Dans une interview accordée à Frédéric Chardon, de La Libre, Mischaël Modrikamen, président du Parti populaire, fait le point à quelques mois des prochaines élections communales et alors que se profile à l'horizon le dixième anniversaire de la création du parti, qu'on célèbrera en novembre 2019.

Même si les sondages prédisent des résultats plutôt médiocres, le président du parti, Mischaël Modrikamen, croit encore à un bons score en adoptant un profil qu'on pourrait qualifier de droite "décomplexée".

Mais Mischaël Modrikamen s'estime victime d'une forme de rejet de la part des médias: " En Belgique francophone, si vous représentez cette droite de rupture, c'est l'étouffoir médiatique immédiat. Tout est cadenassé. Je n'ai plus été invité sur RTL depuis huit ans et sur la RTBF depuis trois ans. Sans cela, le PP serait à 20-25 %, j'en suis convaincu", fanfaronne-t-il.

Même si l'échéance des communales d'octobre est la plus proche, le parti populaire voit plus loin, selon son mentor: "Au niveau communal, le PTB va aligner 25 à 30 listes alors que nous en avons déjà 67. Le véritable test, ce sera les élections provinciales: on aura des listes complètes partout et on devrait faire entre 7 et 9 % des voix en Wallonie", prédit-il.

Souvent accusé de remuer des thèmes d'extrême droite, comme l'immigration massive et l'islamisation des quartiers notamment, le parti populaire est selon Mischaël Modrikamen parfaitement en phase avec l'électeur: "Je suis sur la même ligne que 70 à 80 % de la population. Si ça, c'est être d'extrême droite, alors deux tiers des Européens le sont aussi car ils veulent la fermeture des frontières. L'immigration est le thème majeur en Europe aujourd'hui. Il n'y a qu'en Wallonie et à Bruxelles qu'on refuse de le voir", précise celui qui avait soutenu Marine Le Pen, lors des dernières présidentielles françaises

Le rêve absolu de Mischaël Modrikamen? Constituer une force politique comparable à celle de la N-VA, mais en Belgique francophone: "Jan Jambon l'a dit en interview : le PP est le parti le plus proche de la N-VA. Par exemple, au sujet des récentes déclarations de Bart De Wever sur l'Europe, nous sommes en phase. Nous rejetons clairement l'Europe technocratique actuelle, cette Europe qui nie les souverainetés, qui voudrait nous imposer une identité éthérée sans substrat, et qui applique des politiques dont les Européens ne veulent pas. A commencer par celles en matière d'immigration... ", indique-t-il.

Des positions que l'on peut qualifier de "populistes", une filiation qui ne gêne pas Mr Modrikamen: "Nous sommes populistes dans le sens où nous prônons une rupture par rapport aux partis traditionnels et que nous sommes en phase avec ce que les gens attendent. Mais le PP est en même temps un parti de gouvernement, nous ne sommes pas une formation tribunicienne…", plaide-t-il, avant de lancer une pique en direction du parti du Premier Ministre, Charles Michel.

"L'ADN du MR a été définitivement abîmé par les années Louis Michel. Le MR est au mieux au centre et n'a plus rien à voir avec ce que ce parti a pu être dans les années '80 avec Jean Gol. Du coup, il y a un hiatus entre le top du parti et ses électeurs. Les électeurs du MR sont cocus", conclut-il.


(LpR - Source : La Libre/Picture : Belga)

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