Les électeurs du MR sur la même ligne que Francken?
Malgré l'élan citoyen pour accueillir bénévolement les migrants, malgré la manifestation de dimanche où 10.000 personnes se sont rassemblé en faveur d'une politique d'asile et de migration plus humaine, malgré le titre de "Bruxellois de l'Année" remis hier à la plateforme citoyenne qui soutient ce "phénomène national" (dixit mehdi Kassou"), les questions migratoires et la politique d'asile ne font pas l'unanimité en Belgique.
Dans le concert de déclarations et de prises de position autour de ce sujet, le MR du Premier ministre Charles Michel semble souvent écartelé entre deux extrêmes.
D'un côté, des libéraux comme Alain Destexhe, qui prône une ligne dure et égratigne la naïveté de certains de ses collègues. Les Bruxellois qui offrent un abri aux migrants "encouragent l'immigration illégale", martelait-il récemment dans une lettre ouverte très controversée, publiée par Le Vif.
Et puis, il y a des libéraux qu'on qualifiera de plus sociaux ou de plus humanistes - c'est selon- comme le gouverneur de la province de Liège Hervé Jamar, qui héberge des migrants.
"Beaucoup d'électeurs du MR apprécient la ligne plus dure d'hommes politiques comme Theo Francken et Jan Jambon. Mais pour les militants, qui ont des valeurs plus libérales, la politique actuelle est plus difficile à avaler", souligne le politologue Pierre Verjans (ULg) qui pointe ainsi un hiatus entre électeurs et personnel politique.
A l'époque de Louis Michel, le MR était plutôt silencieux sur ces sujets. "Mais sous Charles Michel et Olivier Chastel le parti a bougé. Aujourd'hui, il veut être à la fois un parti classique-libéral et law and order. C'est fondamentalement intenable. Un jour, il faudra choisir", conclut Pierre Verjans .
Nul doute que le résultat des prochaines élections aidera les libéraux francophones à trancher...
(LpR - source: knack/Picture : Belga)