Politique

Suite aux affaires qui ont secoué différentes institutions bruxelloises, le Parti socialiste est, depuis plusieurs mois, dans la tourmente politique. Mais il n'y a cependant pas que dans la capitale que des pratiques d'abus de pouvoir semblent courantes.

Ainsi dans la province de Hainaut, à Colfontaine, l'actuel bourgmestre socialiste, Lucien d'Antonio, ne semble pas être irréprochable. Le bourgmestre est soupçonné d'avoir abusé de sa fonction au profit d'un proche dans le but d'éluder des taxes, révèle La Dernière Heure.

Les faits remontent à 2010. Des agents de l'office des étrangers (OE) ont observé de nombreux manquements lors des inscriptions d'étrangers dans les registres de l'administration. Et notamment le fait qu'"une forte quantité d'étrangers ne s'adressent pas au service des étrangers car ils ont rendez-vous avec le bourgmestre."

Un cas retient particulièrement l'attention: celui de Bruno F., l'oncle de Lucien d'Antonio. Plusieurs manquements sont pointés dans ce dossier. Premièrement, aucune pièce le concernant n'a été adressée à l'OE, lors de son inscription au registre. Ensuite, aucune suite n'a été donnée à l'OE quand ce dernier a invité le Bourgmestre à apporter des justifications quant à cette inscription. Enfin le rapport de l'OE mentionne que lors du contrôle il était inscrit dans le dossier la remarque suivante: "Sur ordre du Bourgmestre, délivrer d'office la carte d'identité de Mr. F. sans passer par l'OE. Et pour cause, Bruno F. vit la plupart du temps en Italie et ne revient en Belgique pour des vacances. Les agents de l'OE ont donc découvert qu'il se serait donc réinscrit en Belgique afin d'éluder la taxe sur les immeubles inoccupés.

L'OE a donc conclu que le Lucien d'Antonio, en qualité de bourgmestre a "outrepassé ses compétences en ne respectant pas les dispositions légales en matière d'étrangers".

Mais cela ne serait pas la seule casserole traînée par le bourgmestre... Autre pratique discutable, Luciano D'Antonio aurait l'année passée engagé son propre fils en qualité de ‘supervisor' de l'ASBL Magnum. Une ASBL paracommunale, que le bourgmestre dirige et qui est subsidiée pour quelque 170.000 euros par la commune de Colfontaine.

Le conseiller communal et ancien bourgmestre Patrick Piérart, révèle que lors de cet engagement les procédures n’ont pas été respectées. "Je suis membre du conseil d’administration. Je n’y siège jamais mais lorsque j’ai eu vent de l’engagement du fils du bourgmestre, je suis resté particulièrement attentif et je peux affirmer qu’aucun appel à candidatures n’a été lancé, qu’aucun examen n’a été organisé", explique-t-il.

Pour le moins, les pratiques du bourgmestre de Colfontaine posent questions...

(FvE - La Dernière Heure - Illustration picture: Google street view)