Politique

La N-VA qui désirait organiser un colloque sur la Catalogne au Parlement fédéral, le 27 février prochain, a vu sa demande refusée par la "Conférence des présidents", l'organe qui organise les travaux à la Chambre. Le fait que le parti nationaliste flamand souhaitait compter parmi ses orateurs, le président destitué de Catalogne, Carles Puigdemont, a suscité de vives contestations dans l'opposition du PS et du cdH et n'a pas recueilli l'assentiment du MR dans la majorité, indique le journal L'Echo.

Ainsi, le chef de groupe PS, Ahmed Laaouej, dont les propos ont été cités par Le Soir, explique sa position: "Le parlement n'a pas à être instrumentalisé par un parti, la N-VA, afin d'exalter le nationalisme et le séparatisme; et je rappelle en outre que Puigdemont fait l'objet d'un mandat d'arrêt en Espagne, il est poursuivi notamment pour détournement de fonds publics."

Du côté du cdH, c'est plus ou moins le même son de cloche. Georges Dallemagne fait remarquer: "Le parlement belge n'a pas à donner un surcroît de légitimité à un homme recherché par la justice de son pays".

Pour le MR, allié de la N-VA, l'initiative au nom des amitiés flamando-catalanes est jugée déplacée. David Clarinval, chef de groupe MR, explique: "Dans les circonstances actuelles de relative tension en Espagne, il ne nous paraît pas judicieux d'entendre Puigdemont au Parlement. Nous enverrions de la sorte un signal qui poserait un problème tant sur la forme que sur le fond. Même s'il s'agit d'une réunion privée, elle a lieu dans le cadre du Parlement fédéral et permettrait à Puigdemont d'utiliser ce cadre à des fins de politique espagnole. Cela, nous ne pouvons l'accepter. Nous ne voulons pas prendre parti dans les problèmes espagnols."

Malgré les protestations, la N-VA ne remet pas en question son initiative. Son chef de groupe, Peter De Roover, offusqué, dénonce un déni de démocratie et invoque la liberté d'expression qui doit prévaloir au parlement.

(FvE - Source: L'Echo - Le Soir / Illustration Picture: Belga)