#Balancetonporc: "On voudrait me forcer à me taire"
Sandra Muller, la journaliste à l'origine du hashtag #Balancetonporc, a annoncé cette semaine sur sa page Facebook, qu'elle est poursuivie pour diffamation par l'homme qu'elle avait visé dans sa première publication.
Eric Brion, l'homme qu'elle dénonçait comme l'auteur des propos dégradants qui la visaient, avait reconnu les faits et s'était ensuite excusé publiquement. Mais aujourd'hui, l'ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia semble avoir opéré un virage à 180 degrés et attaque Sandra Muller en justice. "Une assignation m'a été délivrée, dans laquelle Monsieur Brion réclame notamment 50 000 euros de dommages et intérêts pour diffamation, des publications judiciaires et 10 000 euros de frais d'avocat", s'indigne-t-elle.
Dans une tribune publiée dans Le Monde, Eric Brion avoue pourtant avoir "tenu des propos déplacés": "Elle me plaisait. Je lui ai dit, lourdement. Et une seule fois, je tiens à le préciser." Mais il exige également "le droit à la vérité et à la nuance" : "Je n'ai jamais travaillé avec Sandra Muller. Je n'ai jamais été son collaborateur ou son supérieur hiérarchique", argumente-t-il. "La calomnie et la rumeur sont venues s'ajouter à la dénonciation."
"Le #balancetonporc a servi à libérer la parole des victimes et à mettre la lumière sur un véritable problème de société encore si tabou", se défend de son côté Sandra Muller. "J'ai été récompensée parmi d'autres femmes et hommes le 6 décembre dernier en tant que personnalité de l'année par le Time's Magazine, pour avoir permis de briser ce lourd silence. Par cette assignation, on voudrait pourtant me forcer à me taire."
(LpR- Source : France Info/picture : Twitter)
