Facebook est devenu un cimetière digital géant
"Il y aura bientôt plus de morts que de vivants sur Facebook." Une boutade ? Pas vraiment quand on sait que chaque minute, trois personnes inscrites sur Facebook décèdent dans le monde et que, d'ici cinq ans, le nombre de profils de personnes décédées devrait dépasser celui de personnes vivantes.
Mais que deviennent ensuite les profils des défunts.? Certains sont laissés l'abandon, d'autres sont transformés en pages posthumes. Une prolongation de la vie numérique après la mort physique qui pose des questions juridiques et psychologiques, dans le cimetière digital géant quest devenu Facebook
Il y a ceux qui tentent d'effacer les traces virtuelles de leurs défunts et ceux qui choisissent de faire survivre leur compte pour leur rendre hommage. Si de votre vivant, vous souhaitez prévoir ce qu'il adviendra de votre profil après votre décès, sachez que Facebook vous propose plusieurs alternatives. ''On peut désormais dans la rubrique 'sécurité' mentionner le nom d'un légataire qui pourra gérer votre compte mais ne pourra pas publier en votre nom. Vous pouvez aussi décider de supprimer le compte définitivement. Mais même en cas de surpression de ce compte Facebook, sachez que sur internet on ne meurt jamais, on laisse toujours des traces.", explique Olivier Bogaert, commissaire à la Computer Crime Unit.
Dans ce contexte, de nombreux notaires jugent qu'il est prudent de planifier cette gestion de nos informations digitales dans notre succession et de prendre des dispositions nécessaires. Comment ? En laissant à nos héritiers les informations indispensables (identifiant-mot de passe) ou en incluant dans notre testament une clause écrite concernant tous nos comptes virtuels.
Depuis début 2015, il est possible de désigner un légataire, mais quand ça n'est pas fait, les démarches pour récupérer un compte sont compliquées pour les proches. Les parents, par exemple, n'ont pas forcement le droit d'accès au compte de leur enfant en cas de décès et doivent souvent passer par le tribunal.
Sans parler des difficultés psychologiques à affronter quand le compte d'une personne décédée de mort violente (accident, attentat) ou suicidée reste ouvert, retournant ainsi à l'infini le couteau das la plaie du deuil.
(LpR/Picture : Pixabay)