Tagtik

La Belgique sommée de rapatrier 114 enfants de Daech

Alors que l'organisation islamiste Daesh se désintègre, les enfants qui ont été conçus en son sein, se retrouvent pour la plupart sordidement enfermés dans des camps. Pourtant, plusieurs d'entres eux sont de facto citoyens d'un État européen, relate aujourd'hui le quotidien l'Echo.

Pour cette raison, Omar Ramadan, le directeur du réseau européen d'experts sur la radicalisation, demande urgemment aux États européens d'organiser le retour de ces enfants de djihadistes sous leur responsabilité.

L'expert distingue trois groupes d'enfants du califat. Le premier, constitué de ceux qui ont plus de neuf ans, représente une "menace directe" car ils ont été endoctrinés et ont pris, malgré eux, une part active aux atrocités. Ensuite, viennent les enfants de quatre à neuf ans qui "ont souffert d'endoctrinement, mais n'ont probablement pas pris part aux atrocités". La menace qu'ils pourraient représenter est "indirecte". Enfin, troisème groupe, les bambins de moins de quatre ans, qui sont assurément moins marqués par l'endoctrinement.

Bonne nouvelle cependant: l'écrasante majorité des enfants de Daech susceptibles de revenir en Europe ont moins de neuf ans. Si ces enfants de citoyenneté européenne ne représentent pas une menace directe, ils ont néanmoins baigné dans un environnement radicalisé. Plus longtemps ils y resteront, plus leur réintégration dans les sociétés européennes sera difficile et périlleuse, souligne Omar Ramadan. Il est donc impératif que leur réintégration s'organise le plus tôt possible.

Pour sa part, la Belgique compte au moins 114 enfants concernés. Paul Van Tigchelt, directeur de l'Ocam, l'organisme belge d'évaluation de la menace, indique que 75% d'entre eux ont moins de six ans. Il précise en substance: "Seuls quelques jeunes de plus de dix ans ont reçu un entraînement militaire".

L'an dernier, huit enfants de Daech sont revenus en Belgique, tous étaient très jeunes et deux d'entre eux étaient nés dans un camp en Turquie quelques semaines avant de prendre l'avion pour revenir au pays.

(FvE - Source: L'Echo / Illustration picture: Belga)

Pour aller plus loin