Lunel, le "Molenbeek français"
Lunel, une petite ville du département de l'Hérault, à proximité immédiate de Monpellier, détient le triste record du plus grand nombre de djihadistes français partis sur le théâtre irako-syrienne. Cette petite commune de 25.000 habitants a, comme Saint-Denis et Roubaix, souvent été surnommée le "Molenbeek français" car elle abritait une des filières djihadistes les plus importantes de France.
Tout semble s'être joué à partir de novembre 2013 dans un petit bar de la ville où les jeunes du cru avaient l'habitude de se retrouver. À cette période, le gérant du bar choisit de partir en Syrie. Trois amis le suivent ainsi que deux femmes et quatre très jeunes enfants. En moins d'un an, une vingtaine de personnes – tous originaires de Lunel — les rejoindront, aspirés par leurs rêves de califat.
En janvier 2015, une opération du RAID et du GIPN avait débouché sur l'arrestation de cinq individus et sur le démantèlement de cette filière. Ce sont ces hommes qui doivent comparaître ce jeudi devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour un procès qui durera une semaine. Ce procès emblématique est d'abord celui des recruteurs. Pour l'accusation, c'est Hamza Mosli qui serait le "personnage central" de ce groupe. S'il n'a jamais quitté Lunel, il est soupçonné d'avoir joué un rôle de tremplin vers la Syrie où ses deux frères ont été tués.
Mais ce procès sera aussi celui des absents. Parmi eux, Abdelilah Himich, un ancien légionnaire considéré par les États-Unis comme "une figure des opérations extérieures de Daesh" et Yassine Sakkam, le dernier de ce groupe à avoir rejoint les rangs de Daesh, en décembre 2014. Aujourd'hui prisonnier des Kurdes de Syrie, il affirmait, dans un reportage diffusé par France 2 en janvier, seulement "vouloir rentrer chez lui et oublier "
(LpR/Picture : Twitter)