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"Que la Russie se tienne prête!"

Les Américains moyens aiment les démonstrations de force, les rodomontades et les propos musclés de leur président. Avec Donald Trump, ils sont servis, jusqu'à l'écoeurement.

Alors que le conflit syrien atteint son point d'orgue, le président américain a déclaré mercredi se tenir prêt à frapper la Syrie. Et il a menacé la Russie, au cas où celle-ci interviendrait ou tenterait d'intervenir pour intercepter les missiles américains. Au risque de faire dégénérer un peu plus une situation déjà hyper tendue.

Comme il en est coutumier lors de ses joutes verbales, l'hôte de la Maison Blanche n'a pas hésité à mettre de l'huile sur le feu, après la révélation de l'attaque chimique perpétrée par le régime de Bachar al-Assad dans la Ghouta orientale. Trump avait promis de punir Damas, déclenchant instantanément l'ire des Russes, qui veulent éviter un cavalier seul de Washington.

"La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie? Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et intelligents", a fanfaronné Donald Trump sur Twitter, tout en se fendant d'un conseil amical aux Russes : "Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui tue avec du gaz, qui tue son peuple et y prend plaisir."

Les dernières atrocités de la guerre civile en Syrie dégradent encore des relations déjà très tendue entre Moscou et Washington. Des relations qui "sont plus mauvaises maintenant qu'elles ne l'ont jamais été, même pendant la guerre froide", a reconnu Trump sur Twitter.

Si l'armée russe devait s'opposer à des tirs de missiles américains, ou tentait de le faire, ce serait la perspective d'un retour aux heures les plus sombres de la Guerre Froide, avec un premier affrontement direct entre les deux Superpuissances. En son temps, Staline s'était bien gardé d'intervenir en Corée et Khrouchtchev avait fait profil bas dans la crise des missiles à Cuba. 

Vladimir Poutine devrait bientôt être confronté des décisions difficiles. Face à lui, un va-t-en-guerre qui ne lui laisse pas beaucoup le choix...

(LpR/Picture : Belga)

 

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