Trump attaqué aux funérailles de McCain
Les funérailles de John McCain et son inhumation au cimetière de l'Académie navale d'Annapolis, huit jours après son décès, ont été le prétexte à un rassemblement de tout ce que l'Amérique compte comme opposants au Président Donald Trump
John McCain, qui avait soigneusement préparé cette cérémonie de son vivant, souhaitait rassembler autour de son cercueil le gratin des Partis républicain et démocrate, du couple Clinton à l'inusable conseiller à la Sécurité nationale de Richard Nixon, Henry Kissinger (95 ans), alors que les Etats-Unis traversent une passe difficile.
John McCain qui avait souhaité que Donald Trump ne soit pas présent à ses funérailles soulignait ainsi 'post mortem' les relations plus que tendues entre les deux hommes surtout depuis que le sénateur de l'Arizona avait fait capoter la volonté de Trump de révoquer l'Obamacare, lors d'un vote historique, le 28 juillet 2017.
L'absence du Président en exercice à un événement qui rassemblait des personnalités de haut rang et de simples citoyens, aura cruellement mis en lumière la marginalisation de la Maison-Blanche dans un pays coupé en deux pays. Et pendant que l'Amérique pleurait un de ses héros, Trump jouait au golf en Virginie, tout un symbole. La fille du Président, Ivanka Trump, et son gendre, Jared Kushnern étaient, eux, bien présents.
Même si le nom de Donald Trump n'a pas été prononcé une seule fois au cours de la cérémonie, les hommages rendus au sénateur défunt ont souvent pris la forme de critiques à peine voilées contre l'hôte actuel de la Maison-Blanche, pointé du doigt pour ignorer ou mépriser les idéaux sur lesquels l'Amérique a été bâtie.
Meghan McCain, une des filles du sénateur s'est même permis de moquer le slogan de Trump, en expliquant que "l'Amérique de John McCain n'avait pas besoin d'être 'great again' parce qu'elle avait toujours été grande". Mais même si l'idée de ces funérailles était de rassembler ce que l'Amérique compte de meilleur, elles auront surtout révélé une profonde facture entre deux visions radicalement opposées de l'Amérique.
(LpR/Picture : Belga)