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Une ancienne tortionnaire à la tête de la CIA?

Après le limogeage brutal de Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine, et son remplacement par Mike Pompeo, le jeu de chaises musicales continue à la Maison Blanche: mardi, Donald Trump a nommé Gina Haspel à la tête de la CIA. Si cette nomination est confirmée, cette ancienne responsable des opérations clandestines dans les prisons secrètes américaines deviendra la première femme à occuper ce poste.

Mais sa possible nomination est déjà obscurcie par son passé, lourds de soupçons et de secrets. Du côté républicain, des voix s'élèvent déjà pour critiquer son sulfureux parcours. L'influent sénateur républicain John McCain souhaite ainsi qu'elle s'explique sur "la nature et l'étendue de sa participation au programme d'interrogatoires de la CIA" et qu'elle promette de respecter les lois qui interdisent l'usage de la torture dans les centres de détention américains.

Même dans le camp démocrate, la nomination de Gina Haspel ne fait pas l'unanimité. "A cause de son passé, Mme Haspel ne peut pas diriger la CIA. Si elle veut occuper les plus hautes fonctions du renseignement américain, le gouvernement ne peut plus couvrir son passé gênant", explique par exemple le sénateur Ron Wyden.

Gina Haspel, nommée en 2013 à la tête du Service national clandestin de la CIA, avait été rapidement remplacée à ce poste, probablement en raison de sa possible responsabilité dans la création après le 11 septembre 2001 de prisons secrètes hors du sol américain où des méthodes assimilées à de la torture étaient employées pour interroger les suspects.

Selon les médias américains, Gina Haspel aurait dirigé une prison secrète en Thaïlande et aurait été impliquée dans la destruction de vidéos compromettantes sur des techniques "d'interrogatoire poussé" infligées à plusieurs détenus, soupçonnés d'appartenir à Al-Qaïda.

Si sa nomination est confirmée, Mme Haspel devra relever un premier défi, car un lourd dossier l'attend sur sa table de travail: celui des supposées ingérences russes dans les élections américaines, que le président Trump refuse d'admettre.

 

(LpR/picture : Twitter)

 

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