Vanhaezebrouck, une formidable erreur de casting?
"Kums, Trebel, Dendoncker, c’est un luxe. C’est mieux d’avoir de tels joueurs que de ne pas savoir qui titulariser. Je veux combiner résultats et football dominant. Il existe plusieurs manières de jouer. Je respecte ceux qui ont une autre vision, comme René Weiler ou José Mourinho, lesquels proposent un football réactif. Mais je vois aussi qu’il est possible d’obtenir des succès en proposant un football dominant" Hein Vanhaezebrouck, le 3 octobre2017.
Le RSC Anderlecht coule. Il a pris la tasse samedi soir à Ostende. Et il reste sur un 3 sur 12 catastrophique tant au niveau arithmétique que du fond de jeu, absent, insignifiant, balbutiant. Dans les cordes, Hein Vanhaezebrouck enchaîne depuis des semaines les conférences de presse d'après-match au picrate.
Dimanche passé, après le nul contre la lanterne rouge malinoise, le coach flandrien avait même lâché qu'il avait eu envie de siffler ses joueurs avec les supporters. Hier, il en a remis une couche en évoquant le manque de talent de ses joueurs : "Je n'ai aucun joueur capable d' 'un coup de génie'" a expliqué l'ancien entraîneur des Buffalos tout en confiant qu'au repos il avait tenu ce message à ses joueurs : "Je ne veux pas être le premier entraîneur depuis 50 ans qui ne parvient pas à décrocher un ticket européen et j'espère que vous ne voulez pas être les joueurs qui rateront le ticket européen".
Bref, Vanhaezebrouck est amer, cinglant, mais c'est aussi l'hôpital qui se moque de la charité. Car sa part de responsabilité dans le naufrage est largement engagée.
Autant avant la trêve, il pouvait se retrancher derrière l'argument d'un nouveau système à assimilier par ses joueurs. Après la trêve et surtout après le stage hivernal en Andalousie, il n'a plus cette excuse.
Engagé pour ramener le spectacle et les résultats au Parc Astrid, le successeur de Weiler et de Frutos échoue sur tous les tableaux. Vanhaezebrouck ne s'adapte pas à son potentiel joueur comme le faisait par exemple son prédécesseur suisse ou comme le fait à Charleroi un Felice Mazzu.
De plus, hier face au KVO, Vanhaezebrouck avait tout de même à sa disposition onze anciens champions de Belgique de 2015 et de 2017, soit une équipe entière capable d'excellence. Mais que le T1 et son staff ne parviennent manifestement pas à mettre en condition de l'exprimer. Et ça c'est de leur responsabilité.
Alors à qui la faute? A la seule direction du RSCA? Aux joueurs? Ou à l'entraîneur?
(Dupk/Picture : Belga)