La SNCB, "une dictature"?
"Les travailleurs n'osent pas parler. C'est un peu une dictature chez nous." Dans le contexte social tendu que connait la SNCB, cette déclaration ne peut que renforcer le sentiment de malaise déjà bien présent au sein des équipes des chemins de fer belges, indique La Libre Belgique.
Dans un reportage de l'émission "Pano" diffusé mercredi soir par la VRT, on découvrait les coulisses du travail au sein des chemins de fer belges, tant à la SNCB que chez Infrabel. Pour autant que cela puisse surprendre, l'initiative du reportage émane d'Infrabel, le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire. Le journaliste Wim Van den Eynde commente cette idée de la direction qui paraît à première vue transparente et sans tabou: "Nous avions même le droit de nous montrer critiques et de parler avec le personnel. Infrabel voulait cependant contrôler nos contacts avec les travailleurs".
Mais léger hic, cette plongée inédite au sein des chemins de fer belges est ponctuée d'un foisonnement de témoignages anonymes négatifs y compris de la part de certains hauts dirigeants. Les déclarations mettent en exergue l'existence de nombreux dysfonctionnements: les travailleurs ont peur de parler et ne se sentent pas écoutés, l'image interne de la SNCB est déplorable, les technologies utilisées sont obsolètes et la ponctualité, problème récurrent au sein de ces deux entreprises, ne s'est toujours pas améliorée...
Si du côté de la direction, on exprime une grande compréhension à l'égard des travailleurs qui se sont confiés, on nuance les propos: "C'est une culture que je ne qualifierais pas de dictatoriale. Mais elle reste très hiérarchique, avec très peu de place pour le feedback. C'est une culture où l'on sanctionne beaucoup", explique Sophie Dutordoir. "Il faut donc mobiliser toutes les personnes de bonne volonté, mieux les valoriser, leur donner plus de responsabilités et plus d'autonomie. C'est la nouvelle culture que je veux installer ici", rassure la patronne de la SNCB. Si l'on en croit ses propos, les personnes qui ont témoigné dans le reportage ne devraient selon elle pas subir de sanctions.
L'avenir dira si les encouragements à la transparence de la direction sont sincères...
(FvE - Source: La Libre Belgique / Illustration Picture: Belga)