Bye bye les espions russes, l'Autriche fait le ménage
Pas moins de 700 espions russes ont été expulsés par les pays européens depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un chiffre qu’on ne doit pas à l’Autriche qui, jusqu’ici, n’en a renvoyé que 4. Mais…, Vienne serait sur le point de renverser la tendance et d’enlever ses œillères.
C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que Vienne a vu arriver les espions russes, en “petites troupes”. Depuis 2015 et jusqu’à aujourd’hui, Dmitri Lyubinsky, fils d’un officier de renseignement, dirige la représentation russe dans le pays. “Alors qu'elle ne compte que dix diplomates, au moins quarante-six personnes au sein de son personnel disposent de passeports diplomatiques –autant de potentiels espions.” rapporte Korii.
A l’ambassade, ce sont deux conseillers de l’ambassadeur qui mènent la danse ; Semen Kovalev et Evgueni Ambrosii. Leurs adresses en Russie sont “enregistrées dans les locaux du GRU (renseignement militaire) et du SVR (renseignement extérieur)”. Les activités publiques qu’ils mettent en place intègrent principalement la propagande prorusse ainsi que le soutien à SOS Donbass, une “ONG” défendant clairement les positions du Kremlin. On apprend également que l’un des secrétaires de la représentation russe, Andreï Prosvirnikov, est un ancien employé d’une “unité militaire dédiée à la désinformation hébergée dans une résidence du SVR à Moscou”.
Aujourd’hui, l’Autriche reconnaît ses lacunes face à l’espionnage russe et veut y remédier. Plusieurs polémiques l'avaient déjà bien affaiblie par le passé. Korii nous éclaire : “en 2007, alors que l'Allemagne réclamait l'arrestation de l'espion russe Vladimir Vozhzhov, Vienne l'a laissé repartir après un coup de pression de Poutine.”. Il y a 4 ans, “Vassili Chizhov, tout juste expulsé de la représentation russe à l'OTAN pour espionnage, a été nommé premier secrétaire de l'ambassade russe à Vienne.” Il aura fallu deux ans aux Autrichiens pour le mettre dehors.
Korii relaie d’autres informations de The Insider, notamment l’intégration de Jan Marsalek, le patron de la fintech Wirecard, par Moscou afin de recruter des taupes au sein du renseignement intérieur autrichien (BVT). L'objectif ? Surveiller et nommer les personnalités allant à l’encontre du Kremlin.
La fin d’une ère ?
Le DSN a remplacé le BVT en 2021. Il s’agit d’“un nouveau service de renseignement intérieur et de contre-espionnage placé sous la houlette de l'officier de police Omar Haijawi-Pirchner”. Un changement qui fait du bien puisque le DSN a déjà renvoyé 4 diplomates-espions russes et arrêté un officier du GRU. Evgueni Ambrosii et Aleksandr Golovachkine (le premier conseiller de l’ambassade) seraient également interdits de territoire.
(AsD - Source : Korii/The Insider - Illustration : Devin Kaselnak for Unsplash)