Ce document de Poutine tout bonnement scandaleux
La première proposition de paix avancée par la Russie prévoyait des conditions très favorables à Moscou, proches d’une capitulation effective de l’Ukraine.
Ces révélations ont été rapportées par le média d'investigation Systema, qui a obtenu une première ébauche du traité de paix proposé au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Un ancien ambassadeur des États-Unis en Russie a qualifié le traité de « simulation de diplomatie ».
Systema, une branche de la société américaine Radio Liberty, dévoile, au travers de ces découvertes, les véritables intentions du Kremlin, suggérant que les négociations n’étaient qu’un prétexte pour mettre fin au conflit.
Des conditions absurdes
En mars 2022, la délégation ukrainienne a reçu la proposition de la Russie, qui exigeait une réduction de 20 % des forces militaires ukrainiennes ainsi qu’une réduction du nombre de navires de guerre, d’hélicoptères et de chars.
Moscou a également insisté pour que Kiev abandonne la Crimée et les régions de Donetsk et Louhansk, partiellement occupées par les forces russes.
John J. Sullivan, qui a été ambassadeur des États-Unis en Russie de février 2020 à septembre 2022, avait participé aux efforts diplomatiques dans les mois qui ont précédé l'invasion russe. Il écrit dans son livre Minuit à Moscou : "les Russes nous ont donné deux projets de traités, un pour les Etats-Unis et la Russie et un pour l'OTAN et la Russie. Ce n'était qu'une simulation de diplomatie ; ils nous ont donné un texte russe, non traduit et voulaient négocier en 48 heures à Genève".
(Manon Pierre avec QG - Source : Minuit à Moscou / Newsweek / Photo : © Pixabay)