L'origine de la vie sur la Terre? Du sucre extraterrestre...
Le sucre présents sur les météorites pourrait avoir contribué à la formation d'ARN sur la Terre prébiotique et donc à l’émergence de la vie...
Une équipe internationale de scientifiques a réussi à détecter la présence de sucres dans les météorites. Il s'agit d'une découverte extrêmement importante car ces sucres, comme le ribose, l'arabinose et le xylose, entre autres, sont indispensables à la naissance de la vie.
Auparavant, d'autres composés chimiques biologiquement importants avaient été retrouvés dans les météorites. Ce qui confirme la thèse selon laquelle les réactions chimiques dans les astéroïdes peuvent produire certains ingrédients essentiels à la manifestation de la vie.
Cette découverte renforce l'hypothèse selon laquelle l'Acide ribonucléique (ARN) serait apparu avant l'ADN dans l'histoire de l'origine de la vie. L'ARN est une molécule qui a la capacité, contrairement à l'ADN, de se dupliquer d'elle-même. Tout ceci étaye donc la théorie selon laquelle un bombardement de météorites aurait pu contribuer aux premières traces de vie sur Terre.
Ces recherches, dont les résultats ont été communiqués il ya plus de 18 mois dans une relative indifférence, fournissent la première preuve directe de la présence de ribose dans l'espace et de l'apport de sucre sur Terre. "Le sucre extraterrestre pourrait avoir contribué à la formation d'ARN sur la Terre prébiotique (avant qu'il y ait de la vie), et donc à l’émergence de la vie", explique le scientifique japonais Yoshihiro Furukawa.
Deux météorites ont été étudiées par l’équipe de chercheurs : la première, baptisée "Murchinson", est tombée du ciel en 1969 en Australie. La deuxième, plus récente, s’appelle "NWA 801" et s’est crashée en 2001 en Amérique du Nord. Les travaux de l'équipe scientifique ont été publiés dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Science.
"Il est remarquable qu'une molécule aussi fragile que le ribose ait pu être détectée dans un matériau aussi ancien", soulignait à l'époque Jason Dworkin, co-auteur de l'étude, dans un communiqué de presse de la NASA. L'équipe de chercheurs, elle, doit encore approfondir ses recherches et analyser davantage de météorites, pour avoir une meilleure idée de la quantité de ces sucres extraterrestres.
Près de 140 différentes molécules organiques ont déjà été identifiées dans l'espace. En 2016, l'opération Rosetta avait permis de détecter sur une comète de la glycine, un acide aminé ainsi que du phosphore, élément capital de l'ADN et des membranes de cellulaires. C'est Rosina, le spectromètre de Rosetta, en orbite autour du noyau de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko, qui avait identifié ces substances.
(LM avec Skwadra/ Illustration: Pixabay)