Politique

Le drame se passe en 1983. Alors qu’elle dort paisiblement, Maria da Penha Fernandes, une brésilienne de 38 ans, est surprise par un énorme coup de feu. Son mari vient de lui tirer dessus. La version qu’il donnera aux autorités ? Une lutte infernale contre 4 cambrioleurs. 

Après le choc sonore, Maria tente de sortir de son lit, sans pouvoir bouger d’un centimètre. Elle se retrouve, à l’aube d’une quarantaine pleine de promesses, paraplégique à vie. Dès son retour d’hôpital, son ex-mari réitère et tente cette fois-ci de l’électrocuter dans son bain. Double tentative de meurtre… 

Jugement historique

Un événement qui bouleversera profondément l’histoire du pays du ballon rond. Il faudra néanmoins attendre 20 ans, 20 ans de liberté pour l’auteur des violences, avant qu’un jugement historique ne soit rendu. L’ONU Femmes (Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes) indique d’ailleurs qu’ “à l’issue du jugement, la Cour des droits de l'homme a critiqué le gouvernement brésilien pour ne pas avoir pris des mesures efficaces en vue de poursuivre et de condamner les auteurs de violences domestiques.” 

Loi Maria da Penha

En 2006, le gouvernement brésilien promulgue une loi qu’il dénommera symboliquement “la Loi Maria da Penha” sur la violence domestique et familiale. Elle exige la mise en place de tribunaux spécifiques ainsi que des peines plus strictes pour les coupables de telles agressions.

Aujourd’hui, Maria a 78 ans. Elle est un exemple de force, de courage et de détermination pour toutes les femmes victimes de violences conjugales et domestiques. Sa lutte contre le féminicide perdure et demeure… Pour que les yeux voient et que les silences se brisent. 

(AsD/Source : UN Women-ONU Femmes/Illustration : Unsplash)