La Russie se déchaîne contre un journaliste : “battu et menacé sexuellement”
Dans la nuit de mercredi à jeudi, cinq journalistes ont été arrêtés en Russie, pays où la contestation n’a pas sa place. Les journalistes pris pour cible travaillent pour des médias indépendants et seraient “proches du mouvement Navalny”.
Konstantin Jarov du média RusNews raconte : « Ils m’ont frappé avec leurs pieds, mis un pied sur ma tête, tordu mes doigts, se sont moqués de moi quand j’ai essayé de me lever ». Un témoin explique que le journaliste a été battu et menacé de violences sexuelles. Pourquoi un tel acharnement ? A cause d’“un tournage réalisé près du domicile d’une autre journaliste, Antonina Favorskaïa de SOTAvision.” Elle-même a “été interpellée mercredi soir tout de suite après avoir été relâchée au terme de dix jours de détention administrative pour désobéissance à la police.” rapporte Le Monde.
Alexandra Astakhova et Anastasia Moussatova, deux autres journalistes qui avaient rejoint leur collègue dès sa sortie de détention, ont également été interpellées et interrogées. Selon Mediazona (média en ligne russe qui s’intéresse aux activités de la police et dénonce les persécutions des citoyens pour leurs opinions politiques), l’affaire visant Mme Favorskaïa serait liée aux activités du mouvement de l’opposant Alexeï Navalny, décédé en prison le 16 février. Un mouvement jugé extrémiste par la justice russe. Antonina Favorskaïa avait couvert tous les procès visant M. Navalny. Toujours d’après Mediazona “elle avait été arrêtée le 17 mars, quelques heures après avoir déposé des fleurs sur la tombe de l’opposant”.
(AsD - Source : Le Monde - Illustration : Unsplash)