“C’est une boucherie pour l’armée russe”
A la veille du sommet pour la paix, Poutine a ouvert la voie d'un cessez-le-feu, sous certaines conditions...
Les conditions du président russe pour un accord de paix ? Que Kiev abandonne une partie des territoires occupés ainsi que son projet d’adhésion à l’OTAN. A la chaîne d’information italienne SkyTG24, Zelensky confie d'ailleurs que l’Ukraine ne cèdera pas face à cet “ultimatum à la Hitler” de Poutine. Mais pourquoi faire cette annonce à la veille du sommet sur la paix en Suisse ? Mise au clair avec la criminologue et politologue française, spécialiste du monde russe, Hélène Blanc.
“Cette intervention a pour but de faire capoter le sommet avec une proposition de paix négociée qui est évidemment inacceptable pour les Ukrainiens.” affirme la politologue. “Ce n’est pas une négociation, c’est un diktat.” Selon elle, le président russe ne négocie jamais. “Il n’a jamais rien négocié de sa vie. Ce n’est pas maintenant qu’il va commencer. Sa proposition est un cessez-le-feu Potemkine (trompe-l’œil) pour montrer qu’il a de la bonne volonté.”
Hélène Blanc poursuit en expliquant que Poutine a complètement vrillé en apprenant qu’il ne serait pas invité à l’événement (sommet de la paix). Elle souligne : “il veut montrer que c’est toujours lui le patron. Notamment par rapport à un sommet auquel il n’est pas invité, ce qui l’a sans doute rendu furieux, tel que je le connais.”
Par contre, le président russe a bien pris conscience que le temps n’était pas de son côté. L’experte précise que Poutine ne souhaite pas prolonger la guerre trop longtemps. “C’est quand même une boucherie pour l’armée russe. Beaucoup de Russes commencent à comprendre que ce n’est pas une simple opération spéciale, mais c’est bien une guerre. Une guerre, dans laquelle toute une génération de jeunes russes pourrait perdre la vie. Avec une natalité en Russie qui est en chute libre, ce n’est pas l’intérêt du pays de perdre énormément d’hommes à la guerre.”
(AsD - Source : La Dépêche - Illustration : Unsplash)