Le maire de Strasbourg peut-il refuser la dépouille du tueur?
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, s'est déclaré "plutôt hostile" à l'inhumation de Chérif Chekatt sur le territoire de la ville. Mais un maire, peut-il en vertu de la loi s'opposer aux funérailles d'un terroriste sur le territoire de sa municipalité?
Selon les lois françaises, quatre critères donnent le droit d'être inhumé dans une localité spécifique:
- être décédé sur le territoire de la commune
- être domicilié dans la commune
- avoir droit à une sépulture de famille dans la commune
- être inscrit sur la liste électorale de la commune
En théorie, donc, Chérif Chekatt, l'auteur de la fusillade sanglante du marché de Noël, peut bien être inhumé à Strasbourg, puisqu'il répond au premier de ces critères.
Mais cela n'empêche toutefois pas le maire de s'opposer à l'inhumation. Il peut en effet, l'interdire s'il estime qu'il existe un "risque de troubler l'ordre public ou la tranquillité de la commune", précisent les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Il pourrait aussi imposer que la sépulture reste anonyme afin de garantir une certaine "tranquillité" et éviter ainsi un "éventuel pèlerinage" morbide sur la tombe.
Mardi, le maire de Strasbourg avait en effet expliqué craindre "de créer un lieu d'hommage à ce criminel": "Un type qui a assassiné cinq personnes, je pense que c'est pour moi un problème de lui accorder l'inhumation à Strasbourg," avait-il dit
Il existe évidemment des précédents en France: la mairie de Toulouse n'avait pas pu empêcher l'inhumation de Mohammed Merah sur son territoire, après que l'Algérie ait refusé d'accueillir sa dépouille. Idem pour Chérif Kouachi, le tueur de Charlie Hebdo, enterré en catimini pendant la nuit en banlieue parisienne, conformément au souhait de sa famille.
(LpR - Source : Dernières nouvelles d'Alsace/Picture : Twitter)