Les Congolais, premiers perdants du scrutin?
Les élections en République démocratique du Congo se sont déroulé tant bien que mal. Les Congolais, dans leur grande majorité, souhaitent un changement de régime après 18 ans de règne sans partage de Kabila.
Deux décennies noires, synonymes de pauvreté, d’insécurité, de gaspillage et d’enrichissement personnel pour un petit cercle autocratique proche du pouvoir.
Les organisateurs du scrutin, dont le cynisme n'est plus à démontrer, ont prudemment décrété un huis clos sur le dépouillement pour mieux préparer un résultat à leur convenance.
Mais, et c'est là un autre déni de démocratie, des millions de Congolais n’ont pas pu voter. Dans le nord du Kivu, en proie aux groupes rebelles, ravagé par l’épidémie Ebola et abandonné par l’État, les électeurs sont restés chez eux. Même constat à Yumbi, fief du principal opposant au régime. Des milliers d’autres Congolais ont été privés de leurs droits fondamentaux, le fonctionnement des machines à voter ayant connu de nombreux hoquets dans un pays où moins de 10 % de la population a accès à l’électricité.
Au lendemain de ce scrutin contestable, la situation est très tendue et l’affrontement paraît inévitable entre une clique prête à tout pour survivre et un peuple lassé des frasques d'une minorité.
La communauté internationale et l’ONU laisseront-elles les Congolais se faire une nouvelle fois plumer? Faudra-t-il de nouveaux massacres et de nouveaux troubles dans ce pays-continent pour que la vérité sorte des urnes?
En attendant les réponses à ces questions, le peuple congolais est déjà le grand perdant de ce scrutin.
(LpR- Source : la Libre/Picture : Belga)