Même les partisans de Poutine disent stop à la guerre
Depuis le début de la guerre à grande échelle menée par la Russie contre l'Ukraine, le groupe de réflexion autonome Public Sociology Laboratory mène des recherches sur la manière dont le conflit est perçu par les Russes ordinaires.
Le groupe utilise des entretiens approfondis avec ce que l'on appelle les "non-opposants" à la guerre, c'est-à-dire ceux qui déclarent ouvertement leur soutien à l'invasion ou qui n'expriment aucune désapprobation. Selon l'étude, le conformisme apparemment affiché par la société découle d'une acceptation passive des circonstances plutôt que d'un soutien enthousiaste au gouvernement et à ses politiques militaristes.
On a beaucoup parlé de l'engagement idéologique supposé de la Russie - et des Russes - dans l'invasion en cours de l'Ukraine. Mais la propagande du Kremlin a-t-elle vraiment réussi à convaincre ses citoyens que leur pays mène une guerre juste, que ce soit contre Kiev ou contre les forces de l'"Occident collectif" ? L'étude suggère que deux années de guerre n'ont pas permis à la majorité des Russes de mieux comprendre les causes, les objectifs ou le but du conflit.
Si l'objectif de la guerre n'est pas clair, un tel conflit ne peut pas devenir "la cause du peuple".
Cette observation est partagée par de nombreuses personnes. Aux yeux de plusieurs personnes interrogées, la guerre de la Russie contre l'Ukraine ne fait que creuser le fossé entre le gouvernement et la population, ce qui laisse penser que la fin des hostilités est impérative pour l'émergence d'une nouvelle politique capable de résoudre les problèmes intérieurs bien réels de la Russie.
Mais qu'en est-il de ceux qui soutiennent sincèrement la guerre et le Kremlin dans son ambition déclarée de la gagner ? Ce groupe pourrait-il constituer la base de soutien du Kremlin dans sa politique de militarisme radical ? De tels enthousiastes existent, bien sûr. Cependant, la majorité d'entre eux ne considère toujours pas la guerre comme juste et ne pense pas que ses objectifs soient valables.
(FM/Source: The Insider/Photo: Sonia Dauer/Unsplash)