Nous a-t-on menti ? 18 millions de morts du Covid, trois fois plus que le bilan officiel
Selon une étude publiée dans "The Lancet", "les statistiques officielles sur les décès du Covid-19 ne donnent qu’une image partielle du véritable bilan de la mortalité". La pandémie de Covid-19 aurait en réalité provoqué plus de 18 millions de morts dans le monde entre début 2020 et fin 2021, soit plus de trois fois le bilan officiel.
Pourquoi, alors, les chiffres officiels ne recensent-ils 'que' 5,94 millions de morts dans le monde entre janvier 2020 et décembre 2021? Mensonge volontaire? Manque de rigueur ? Volonté d'atténuer l'ampleur de la crise ? Erreur de calcul? Plusieurs travaux se sont penchés sur ce bilan fortement sous-estimé pour tenter d'établir un bilan plus crédible de la pandémie. L'étude du "Lancet" qui réévalue le nombre de morts liées au Covid-19 à 18,2 millions, fonde ses calculs ce qu'elle appelle les 'décès excédentaires'.
Cet excès de mortalité, c'est l’écart entre le nombre de personnes décédées, quelle que soit la cause de leur mort, et le nombre de morts attendues, à partir des données tirées du passé (jusqu'à 11 années avant la survenue de l'épidémie).
Les décès excédentaires sont une bonne jauge du poids de la pandémie, selon les chercheurs. "Sur les 195 pays reconnus par l'ONU, 74 pays disposent de données solides sur la mortalité", explique dans le Monde Antoine Flahault, directeur de l'Institut de Santé Globale à l'Université de Genève
Pour les autres pays, les auteurs ont eu recours à des modélisation pour prédire le taux de mortalité attendue en l’absence du Covid-19. Résultat, le Covid-19 aurait tué au niveau mondial 3,1 fois plus de personne que le bilan officiel. Morts directes causées par le virus? Ou décès indirects (services de santé perturbés, agravation des malafies chroniques, suicides, causes économiques) ? Impossible de faire la part entre les deux groupes.
Les décès excédentaires proportionnellement les plus élevés sont relevés dans les pays andins, devant l’Europe orientale et centrale ainsi que le sud de l’Afrique subsaharienne. Dans les pays les plus touchés par la pandémie, la Bolivie affichait le taux de surmortalité le plus élevé. A l’inverse, dans des pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, la surmortalité apparaissait inférieure au niveau habituel.
En chiffres absolus, c'est l'Asie du Sud qui paye le plus lourd tribut à la pandémie avec 5,3 millions de décès excédentaires, suivie par l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient (1,7 millions).
A l'échelle des nations, c'est l'Inde (4,1 millions de décès excédentaires) qui devance les Etats-Unis et la Russie (1,1 millions), le Mexique (798,000) et le Brésil (792.000) dans ces morbides statistiques.
(LpR - Source: Le Monde - Picture : Omar Elsharawy via Unsplash)