Poutine percé à jour: “c’est du bluff”
Le sujet est remis sur la table par le président ukrainien, qui n’en peut plus de l’indécision de Washington : l’utilisation de missiles à longue portée à l’intérieur du territoire russe, sur des cibles spécifiques telles que les bases aériennes, sera-t-elle bientôt autorisée ?
Une autorisation qui pourrait faire basculer la guerre. Il faut dire que, jusqu’à présent, les Etats-Unis restaient fermes et rejetaient en bloc cette possibilité, craignant l’escalade du conflit. Ce jeudi 3 octobre, Volodymyr Zelensky, qui n’en peut plus d’attendre, a fait savoir son mécontentement au nouveau chef de l’Otan, Mark Rutte. "Nous avons besoin d’une quantité et d’une qualité suffisantes d’armes, y compris d’armes à longue portée, avec lesquelles, à mon avis, nos partenaires traînent déjà", a déclaré le président ukrainien, déplorant le silence occidental.
Washington, qui ne souhaite pas prendre de risque avant l’élection présidentielle, joue la montre. De plus, le Pentagone affirme qu’il ne dispose pas d’un nombre suffisant de missiles… Un problème qui n’en est pas vraiment puisque l’Ukraine détient déjà un arsenal d’armes du genre (plusieurs centaines) livrées par les Etats-Unis. Kiev n’attend plus que le feu vert.
Et Poutine dans tout ça ?
En parallèle, Vladimir Poutine soutient que l’utilisation de ces armes "changerait la nature même du conflit" et ferait ainsi entrer l’Otan en guerre contre son pays.
“Du bluff” estime le chercheur à l’Institut français des relations internationales, Léo Péria-Peigné. En effet, malgré la récente offensive des forces ukrainiennes dans la région de Koursk (sud Russie), aucune escalade n’a été observée. "Moscou aurait tout à craindre d’une confrontation directe avec l’Otan", affirme le chercheur.
(Manon Pierre - Source : La Dépêche - Picture : The Presidential Press and Information Office via Wikicommons under license Creative Commons CC BY 4.0)