Tarifs énergétiques : encore 3 ans de chaos ?
La crise de l’énergie et l'explosion constante des tarifs ne sont pas près de s'arrêter, alors que la guerre en Ukraine se prolonge et que l'Union Européenne menace de prendre "tôt ou tard" des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, voire de décreter un embargo total. Un embargo qu'il faudra assumer et dont les premières victimes seraient évidemment les consommateurs des pays occidentaux.
Car se passer du gaz ou du pétrole russe aura forcément un coût, puisqu'il faudra investir dans des alternatives (centrales nucléaires, éoliennes, solaire...), ce qui se répercutera automatiquement sur la facture des ménages européens. "Que ce soit pour le pétrole, le gaz ou l’électricité, les prix vont rester très hauts durant quelques années, c’est certain", prévient dans la DH Damien Ernst, spécialiste en énergie et professeur à l’Université de Liège. Lequel s'attend pour ce qui concerne le pétrole "à avoir des problèmes jusqu’en 2025, si tout va bien, surtout pour le diesel qui commence à manquer."
Sur le front du gaz gaz, c'est encore plus compliqué, car selon l'expert, se passer de gaz russe "c’est aller tout droit vers une récession économique". Les pays Européens sont donc pieds et poings liés avant de viser une hypothétique autonomie en matière de gaz, un objectif irréaliste avant 2028 ou 2029.
"A moins d’une grosse amélioration en Ukraine, cela va rester très haut sur le long terme. (...) Il est d’ailleurs illusoire de penser que même si tout (la guerre NDLR) s’arrête maintenant, cela aille mieux avant 2026 ou 2027. Dans le pire des cas, il faudra passer par des stratégies de rationnement de gaz d’environ 20 à 25 % de la capacité actuelle."
Enfin, en ce qui concerne l’électricité, marché très dépendant de celui du gaz, la situation est comparable est aucune accalmie sur le front des tarifs ne peut être attendue avant un éventuel retour à la normale en 2025 ou 2026.
L'indépendance énergétique de l'Europe, qui reste à inventer, risque fort de rester au coeur des débats ces prochaines années
(LpR - Source : Dh/Picture : martin Adams via Unsplash)
