TikTok interdit : "Et quand l’espionnage est fait par les Américains, c’est OK ?"
Le gouvernement fédéral belge a interdit, via le Conseil National de Sécurité, l'application chinoise TikTok sur les téléphones et les ordinateurs de tous les ministères. Le PTB dénonce "deux poids et deux mesures".
Le président du PTB, le parti des travailleurs de Belgique (extrême gauche), Raoul Hedebouw, interrogé par le quotidien La Dernière Heure ne cache pas être un utilisateur régulier de TikTok, parce que, dit-il, l'application lui permet d'entrer en contact avec les jeunes. En conséquence, il refuse de supprimer l'application de son téléphone.
"Je vais continuer à utiliser TikTok (...) pour rester en contact des milliers de jeunes et échanger sur des thèmes de sociétés. Ainsi pour découvrir une grande créativité en matière artistique et humoristique", explique M. Hedebouw.
Raoul Hedebouw dénonce deux poids et deux mesures : "Aujourd'hui encore, les services de renseignement américains ont libre accès à nos données, par exemple via les réseaux sociaux. (…) L'espionnage est-il acceptable quand il est fait par les États-Unis ?"
Pour le premier ministre belge, Alexander de Croo, le problème est ailleurs : "Nous sommes dans un contexte géopolitique nouveau où l’influence et la surveillance entre États se sont déplacées vers le monde numérique. Nous ne devons pas être naïfs : TikTok est une entreprise chinoise qui est aujourd’hui obligée de coopérer avec les services de renseignement chinois. C’est la réalité. Interdire son utilisation sur les appareils de service fédéraux relève du bon sens.”
Le PTB jouit d’une forte visibilité sur le réseau social chinois, visibilité qu'il doit en grande partie à deux personnalités : son président Raoul Hedebouw (88 000 abonnés) et le député fédéral Nabil Boukili (34 000 abonnés).
L’annonce du Conseil National de Sécurité leur fera-t-elle quitter TikTok et se priver de leurs précieux followers? Pas sûr...
(LpR avec Fausto - Source : DH, HLN/Photo : Solen Feyissa via Unsplash)
