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Une opération terrestre à Gaza ? C'est le point faible de l'armée Israélienne

Depuis le raid meurtrier du Hamas en territoire israélien, qui a fait plus de 1400 victimes, pour la plupart des civils innocents, tous les observateurs s'attendent à une offensive terrestre massive de Tsahal, l'armée israélienne dans l'enclave de Gaza. Mais pareille opération soulève de nombreuses questions...

Jusqu'ici les Israéliens se sont contentés de bombarder massivement cette étroite bande de terre ou vivent 2,5 millions de personnes, ciblant les installations stratégiques du Hamas et cherchant à éliminer physiquement ses responsables, avec les conséquences que l'on imagine pour les civils, le dernier bilan étant de près de 3.000 morts palestiniens.

Si la principale force de Tsahal reste son aviation qui lui assure une supériorité incontestable dans les airs et une force de frappe incontestable pour les bombardements, de nombreux analystes mettent en doute sa capacité à réussir une incursion terrestre dans une zone aussi compliquée à gérer militairement.

Principal argument avancé :  depuis une vingtaine d'années, les stratèges israéliens ont tout misé sur la guerre à distance, afin de faire courir le moins de risques possibles à leurs soldats. Mais les bombardements, même massifs, ont leur limites dans les milieux urbains percés de souterrains. Et pour éradiquer le Hamas, si tel est l'objectif israélien, il faudra s'y prendre autrement

Or, Tsahal ne s'est que très rarement lancé dans le type d'offensives terrestres qui l'attend aujourd'hui et l'a toujours fait au cours d'opérations-éclairs (2006, 2008/2009 et 2014). Pour ce type d'offensive au sol, il faut des soldats très entraînés plutôt que des milliers de réservistes, par définition moins professionnels, moins motivés et moins bien équipés.

Selon les specialistes, Tsahal ne disposerait que de 26.000 soldats 'permanents' dans ses unités de combat. C'est relativement peu face aux 10.000 combattants retranchés du Hamas qui attendent les Israéliens comme le loup au coin du bois, sur un terrain largement miné et plutôt favorable aux tactiques défensives.

Pour avancer sur pareil terrain, l'infanterie devra y aller bloc par bloc, immeuble par immeuble, cave par cave, dans une progression forcément assez lente et où les soldats seront très exposés. 

Israël peut-il gagner pareille bataille ? C'est une vraie question.  Mais la seconde interrogation est plus vive encore. Dans un tel contexte, les pertes israéliennes pourraient se chiffrer en centaines de morts. Le pouvoir politique sera-til prêt à assumer un tel bilan?

 

(LpR - Source : Le Monde /Picture : Timon Studler via Unsplash ) 

LpR

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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