La bibliothérapie, pour tourner la page de votre mal-être
Vous en avez marre de trainer vos douleurs psychologiques ? Tournez la page en explorant la bibliothérapie
Avez-vous déjà entendu parler de la bibliothérapie ? Non, pas vraiment ? Pas d’inquiétude, cette thérapie par la lecture vient seulement d’émerger en Europe. Cent ans qu’elle fait son nid aux Etats-Unis et la voilà qui conquiert nos territoires, pour le plus grand bonheur des anxieux !
Le confinement a profondément affecté un Belge sur deux et la moitié de la population s’est retrouvée prisonnière d’un mal-être psychologique tenace. Si de nombreuses techniques de relaxation ont été préconisées pour soulager des maux profonds, la bibliothérapie a rarement occupé le devant de la scène. Aujourd’hui, des études scientifiques ont démontré la valeur et le pouvoir extraordinaire de la lecture.
"Dans certains hôpitaux français par exemple, des infirmières, psychologues et bénévoles utilisent la bibliothérapie pour apaiser et accompagner les patients en fin de vie. En Angleterre, certains médecins prescrivent des abonnements aux bibliothèques et en Belgique, les ateliers de bibliothérapie émergent également, remplaçant petit à petit ceux de 'slow reading' ", écrivait la RTBF en 2020. Les prescriptions de bibliothérapie se justifient quand on connait les multiples bienfaits de la lecture.
La lecture : une thérapie aux multiples bienfaits
La lecture embarque le cerveau dans une gymnastique intense. La mémoire est impliquée au fil des pages qui se tournent et des mots qui défilent. Il faut entrer dans le récit, suivre l’intrigue, le jeu des personnages. "Une étude publiée dans le journal scientifique Neurology rapporte que les personnes qui s’adonnent à des activités dites " intellectuelles " (comme les puzzles, les échecs ou la lecture) réduisent leur risque de détérioration cognitive de 32% et seraient 2,5% moins susceptibles que les autres de développer la maladie d’Alzheimer ou la démence" ajoutait la même source.
La lecture fait également office d’anti-dépresseur naturel (même si elle ne remplacera jamais le psychologue ou le thérapeute). En effet, lire des ouvrages de développement personnel, par exemple, s’avèrerait être une excellente source de motivation pour les personnes en souffrance, pour les malades en quête de guérison. Plus encore, la lecture, à condition d’être absorbé par l’histoire et de la vivre avec conviction, rendrait plus fluides les relations humaines et permettrait d’accéder à une forme d’intelligence émotionnelle caractérisée par l’empathie. Enfin, le bouquin comme outil thérapeutique aurait un impact favorable sur le stress. « le neuropsychologue David Lewis estime, dans une étude menée par l’Université du Sussex (Angleterre) en 2009, que la lecture permet de réduire le stress de 68%. Soit plus que la musique (61%), une tasse de thé (54%) ou une promenade (42%) ! » toujours d’après la RTBF.
Alors, comment fonctionne réellement cette discipline ?
En fait, il s’agit de se reconnecter à soi, de le faire si possible accompagné d’un bibliothérapeute ou au sein d’un atelier de bibliothérapie en vue de sélectionner l’œuvre littéraire qui répondrait au mieux à votre problématique. En fonction de vos humeurs, laissez-vous guider vers des océans de mots, des flots d’intrigues et de révélations. La lecture du bon roman, de celui qui correspond à votre douleur du moment ou même à votre attente, votre espérance d’aujourd’hui vous amènera à un apaisement certain.
Des listes d’ouvrages spécialement conçus pour les détresses amoureuses, le besoin de courage, l’envie d’en finir avec l’angoisse, sont mises à votre disposition. Les livres proposés tout au long de la thérapie sont envisagés comme des puits d’énergie et d’inspiration pour trouver la force de vaincre vos démons internes, d’enlever les épines qui vous empêchent d’avancer.
(Anne-Sophie Debauche avec FL -EVG - Illustration : Anthony Tran via Unsplash)