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Notre bois de chauffage radioactif ?

Le froid et l'humidité étant de retour, les Belges ont rallumé leur système de chauffage. Certains optent pour le bois de chauffage, une alternative vendue comme plus écologique et économiquement intéressante.

Pour ceux qui aujourd'hui se chauffent au bois, il existe 3 options : couper son bois soi-même (investissement en matériel et en temps), acheter à un producteur local ou acheter en grandes surfaces.

Or, depuis quelques jours, la question du bois de chauffage est au centre de l'attention médiatique chez nous. Des bruits courent que le bois vendu en Belgique dans nos grandes surfaces serait trop cher, de mauvaise qualité mais surtout qu'il contiendrait des matières radioactives en provenance de Tchernobyl.

La RTBF, via son émission "On n'est pas des pigeons" a souhaité vérifier les mises en garde des producteurs locaux qui s'insurgent face aux achats en grandes surfaces et auprès de certains grossistes.

Voici les conclusions. En ce qui concerne le prix, il s'avère qu'une stère achetée en grande surface est 35% plus chère qu'ailleurs. Quant à la qualité du bois vendu en grands magasins, elle s'avère assez médiocre : bois pas assez sec, mauvaise combustion, perte de rendement et pollution.

Reste la question cruciale : qu'en est-il de la contamination du bois ? L'équipe de la RTBF a mené sa propre enquête. Après avoir acheté des palettes de bois de chauffage chez Brico, les journalistes ont pu prouver que le produit, traçable, provenait de Biélorussie.

Pour rappel, ce pays d'Europe centrale se situe à la frontière ukrainienne, précisément au nord de Tchernobyl. Il faut savoir que l'économie locale est basée à 60% sur la sylviculture. Son immense forêt d'exploitation se situe en zone de contamination de Tchernobyl. Si en 2009 et 2013 nos voisins français, italiens et hollandais ont décelé des bois contaminés provenant de Lituanie et de Biélorussie, cela n’a jamais été le cas chez nous, explique la RTBF.

Mais revenons aux produits achetés par la RTBF chez Brico. Les analyses démontrent d'une part, des traces de radioactivité et d'autre part, que les bûches sont contaminées par un isotope caractéristique, le Césium 137, provenant uniquement de l'activité nucléaire et donc, vu l'origine du bois, de Tchernobyl. CQFD.

Il faut maintenant déterminer en quelle quantité le Césium 137 est présent dans le bois. Pour les spécialistes, le risque est réel pour le consommateur. Utilisant plusieurs bûches par feu, il multiplie la source radioactive dans les cendres. Des cendres que se retrouvent ensuite souvent recyclées dans les jardins ou potagers.

Si la RTBF poursuit en ce moment son enquête, elle a invité les autorités à prendre le relais.

Affaire à suivre donc !

(JaG - Source: RTBF - Illustration picture : Pixabay)

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