L'Allemagne s'essaie à la semaine des 28 heures
En Allemagne, dans le secteur de la métallurgie, le syndicat et les patrons sont parvenus à un accord inespéré: une réduction du temps de travail à 28 heures par semaine et ce, alors que les usines tournent à plein régime, indique le quotidien l'Echo.
Cet accord signé dans la nuit de lundi à mardi, intervient après une escalade du conflit qui récemment a secoué le secteur . En effet, la semaine passée, à l'appel du syndicat, un demi-million de salariés de 250 entreprises réparties dans tout le pays ont mené des grèves d'avertissement de 24 heures. Si l'on en croit l'institut économique IW Cologne, ces débrayages généralisés ont coûté entre 62 et 90 millions d'euros aux industriels.
Conscient d'être en position de force, le syndicat IG Metall n'a pas lâché son os. Et le résultat a été à la hauteur des revendications: une hausse des salaires de 4,3 % et le droit pour les salariés qui le souhaitent de réduire leur semaine de travail à 28 heures. L'accord obtenu s'étend sur 27 mois, c'est à dire jusqu'au 31 mars 2020.
La discussion sur le temps de travail s'est conclue dans le sens d'un renforcement de la flexibilité. Concrètement, les salariés pourront réduire leur temps de travail jusqu'à 28 heures par semaine sur une durée de deux ans à partir de 2019, mais, généralement, sans compensation salariale. Seules certaines catégories d'employés (avec enfants en bas âge, s'occupant de parents âgés, ...) pourront demander à transformer des hausses salariales prévues en journées de congés supplémentaires.
"Pendant trop longtemps, la flexibilité du temps de travail a été un privilège des employeurs, souligne le président d'IG Metall, Jörg Hofmann. Dorénavant, les salariés auront le droit d'opter pour un temps de travail réduit, pour eux-mêmes, leur santé ou leur famille".
Cet accord s'applique pour la région du Land de Bade-Wurtemberg, considérée comme une région-pilote pour toute l'Allemagne.
Un joli pari s'engage donc chez nos voisins... Les résultats sont attendus d'ici un an ou deux. Dossier à suivre donc...
(FvE - Source: L'Echo / Illustration Picture: Pixabay)