Loi du silence à Molenbeek
C'est le cas d'Hassan Zenagui, un commerçant de 42 ans, spécialisé depuis 2011 dans la vente des antennes satellites, la réparation des ordinateurs, des smartphones et des tablettes. Interrogé par Het Laatste Nieuws, il estime avoir perdu entre 25.000 et 30.000 euros, suite aux dommages subis dans son magasin la nuit de la Saint-Sylvestre.
"Il suffit de voir la vidéo de Bruzz. On voit qu'ils sortent du magasin avec des laptops, des téléphones et des objets qu'ils pensent pouvoir revendre. J'ai déjà bloqué les trois MacBook qui ont disparu. Le malheureux qui achètera ça dans un bar un peu louche ne pourra rien en faire," explique-t-il.
Du côté des riverains, tout le monde semble avoir sa petite idée sur l'identité possible des pilleurs, mais rares sont ceux qui osent dénoncer les auteurs ou simplement témoigner à visage découvert.
"J'ai reconnu certains de ces jeunes, même s'ils portaient des bonnets et des écharpes. Tu regardes la vidéo, tu mets au ralenti et tu peux apercevoir une silhouette connue ou un visage. Tout le monde se connait dans ce quartier. Mais ce n'est pas à moi à donner des noms à la police. La police m'a demandé: 'Voulez-vous porter plainte?' Contre qui dois-je porter plainte? Contre trente ou quarante personnes? Je ne dis pas non plus que je les connais tous. Mais bien quelques uns. Et si je dis ce que je sais à la police, mon magasin sera un tas de cendres le soir même. Donc non merci, j'ai déjà assez de problèmes comme ça. Que la police fasse elle-même son travail," précise-t-il, excédé.
Même son de cloche chez Montilo Kristovic, un voisin originaire de Serbie, installé dans le quartier depuis quinze ans, et qui a assisté aux violences depuis le quatrième étage de son appartement. "Ils avaient préparé les pierres derrière cette porte de garage. Ils étaient quasiment tous habillés en noir, ils portaient des bonnets et des écharpes pour ne pas être reconnus. Ne me faites pas croire que c'était quelque chose de spontané", insiste-t-il
(LpR/Picture : Pixabay)