Mogi Bayat vit très mal sa détention
La chambre du conseil de Tongres a décidé mercredi de maintenir Mogi Bayat en détention préventive pour un mois. Son conseil, Me Jean-Philippe Mayence a interjeté appel contre cette décision, mercredi. Un recours qui sera examiné dans les quinze jours par la Chambre des mises en accusation d'Anvers.
L'avocat de Mogi Bayat ne s'explique pas le traitement réservé à son client. "Je ne comprends déjà pas pourquoi on l'a placé sous mandat d'arrêt la semaine dernière. Mais depuis lors, il a été entendu et il s'est très longuement expliqué sur les reproches qui lui sont faits. Les matches truqués, ça ne le concerne pas. Ce qu'on lui reproche, c'est d'avoir fait du noir sur les transferts. C'est du fiscal !" indique-t-il, estimant que son client est injustement accablé par rapport à d'autres criminels en col blanc qui n'ont jamais fait un jour de détention préventive.
Evoquant l'état d'esprit de Mogi Bayat à la prison de Louvain, Me Mayence tente d'apitoyer son auditoire. "C'est difficile pour lui. Il ne parle pas un mot de néerlandais. Il a vraiment eu beaucoup de mal les premiers jours. Maintenant, il s'organise. Il reçoit la visite de sa femme et de sa maman. Mais ses comptes sont bloqués et sa famille n'y a plus accès pour payer les factures. En plus, il commence seulement à se rendre compte de l'ampleur que prend l'affaire et du poids qu'on essaie de faire peser sur ses épaules. Quand tout sera fini, il aura sans doute des choses à régulariser sur le plan financier, des amendes fiscales. Mais il craint de ne pas pouvoir se réinsérer dans son monde professionnel. Alors que, quand même, il n'a grugé ni les joueurs ni les clubs : toutes les commissions ont quand même été payées en connaissance de cause, tant du côté des joueurs que du côté des clubs. Encore une fois, ce ne sont que des reproches d'ordre fiscal qu'on peut lui faire," précise-t-il.
Voilà pourquoi Me Mayence a plaidé la remise en liberté de son client : "J'ai plaidé la remise en liberté pure et simple, la remise en liberté sous conditions et le bracelet électronique… Je n'ai rien obtenu. Mogi Bayat le ressent comme une véritable injustice et moi aussi. Il ne présente aucun risque pour la sécurité publique. Il s'est expliqué longuement devant les enquêteurs et il ne risque pas de se sauver en Iran ! Il est belge, il vit ici, il a une maison ici, il a quatre enfants qui sont scolarisés en Belgique, il ne va pas se sauver quand même. Il fait manifestement l'objet d'un traitement particulier dans la mesure où son nom est connu…"
(LpR- Source : Le Soir/Picture : Belga)