Mobilité

Une berline avec 435 ch, ça arrache. Sous des dehors discrets, la MG4 Xpower a une artillerie à double motorisation qui s’est montrée obéissante au quotidien. Mais quand il faut tout faire valdinguer, elle est au poil.

Que reste-t-il de Morris Garage maintenant que MG appartient au chinois SAIC ? Un logo, un nom et aussi quelques audaces comme cette MG4 XPower. La MG4 est une berline électrique avec un bon rapport qualité-prix. Logique, c’est made in China. Mais plus encore, la marque est distribuée par des importateurs renommés et la qualité est conforme aux standards européens. Bref, la MG chinoise n’a pas à rougir de son passé britannique. Au contraire, serions-nous même tentés de dire. Et cela se vérifie avec la MG4 XPower. La berline électrique dispose de 2 moteurs, lui octroyant de fait la transmission intégrale : 150 kW (204 ch) à l’avant et 170 kW (231 ch) à l’arrière. Pas besoin de sortir la calculette : 204 + 231 = 435 ch CQFD. Quant au couple, il est de 600 Nm dès la moindre pression du pied droit. Elle se distingue quelque peu de ses consœurs moins ambitieuses avec des atours sportifs. On pense notamment au becquet de toit.

Double personnalité

Sur les routes grasses de la fin d’un épisode d’intempéries hivernales, la MG4 était heureusement équipée de pneus hiver. D’autant qu’avec une telle cavalerie, il y a lieu de s’inquiéter de l’état des gommes. Heureusement, en mode de conduite normal, la XPower est docile. Elle en garde sous la pédale pour ne pas transformer chaque accélération en roulette russe. Mais quand c’est dégelé et qu’elle est en tête de feu de signalisation face à une double voie rapide (pour les Belges, le feu de l’A12 à Londerzeel), elle peut sortir le grand jeu avec le Launch Control. Ainsi, grâce son 0 à 100 km/h en 3,8 s, elle laisse pantois les sportives hurlantes et trépidantes toutes éberluées de voir cette berline « bien sous tous rapports » suivre leur sprint. Elle s’élance d’un coup de catapulte silencieux à couper le souffle (syncope en vue côté droit). À peine le temps de dire « AAAaaaahhhh » que déjà, il faut tout lâcher pour ne pas griller le 120 km/h de rigueur. 

Coup de volant

Cet exercice n’est pas à reproduire partout bien évidemment. Il y a aussi des circuits pour l’houspiller. En conduite dynamique, le châssis tient le défi. Toutefois, la motricité et quelques mouvements montrent que cela reste une berline. Le freinage est malgré tout mordant, la caisse évite le roulis et la direction suit les envies de trajectoire du conducteur. Mais avec ses 4 roues motrices, il faut vraiment la pousser au-delà du raisonnable pour se faire surprendre. Toutefois, le cri strident sortant des freins peut laisser supposer que c’est le point faible de la Chinoise sur la durée. Plus simplement, la MG4 a montré sur routes publiques qu’elle se laisse mener avec dextérité. Car la furie de Shanghai est aussi une voiture pour tous les jours. En la conduisant en bon père/mère de famille, elle avalera les kilomètres sans ruiner les vertèbres malgré la suspension affermie et les sièges sport. En prime, elle offre vraiment de la place pour les occupants et les bagages dans 4,29 m.

La batterie

L’alimentation de sa motorisation est liée à une batterie de 64 kWh. Ce n’est pas la plus grande du catalogue MG4. Dès lors, l’autonomie WLTP de la XPower est limitée à 385 km. En rythme de croisière en hiver, elle peut tenir plus de 200 km. Mais quand on cravache, non ! Surtout qu’à mesure que la batterie se décharge, la puissance s’essouffle. Néanmoins, la charge rapide peut se faire à 140 kW. Quand il a fallu en faire une très tard un soir sous les 0 °C, alors que la boutique de la station était déjà fermée, l’attente a montré une faiblesse. Celle du chauffage de bord. Me voilà à me les geler dans la voiture, malgré la climatisation branchée pendant la charge. Au lieu de la chaleur attendue, c’est un vent froid venu des aérateurs qui a anéanti mon larynx. Certes, il y a le siège chauffant. Mais c’est en claquant des dents pendant une vingtaine de minutes qu’il a fallu laisser la batterie, bien vidée, se recharger avant d’avoir de quoi rentrer au bercail avec la réserve de rigueur pour le lendemain.

Drôle d’idée

La MG4 XPower peut faire crépiter les flashs. Mais ce n’est pas une lumière. L’éclairage automatique est du genre paresseux. Quand il pleut, il s’en tape et reste sagement en off. Il faut donc jouer du commodo pour allumer les phares avant et les feux arrière. Plus étrange encore, les feux antibrouillard s’activent vie un petit bouton virtuel sur l’écran central flottant. Il ne faut pas le louper avec mes gros doigts. Et ceux qui ne le savent pas, je suis sûr qu’ils cherchent encore le bouton quelque part près du volant. Les ingénieurs ont parfois des idées étranges ! Dommage. Dans la panoplie d’aides à la conduite, l’alerte antidévoiement est particulièrement tatillonne. C’est navrant quand on se plaît à mordiller la ligne blanche à la corde. Enfin, pas de bouton start/stop, la voiture se lance simplement en mettant le pied sur le frein et en sélectionnant D ou R avec la molette. Pour l’éteindre, il suffit d’appuyer sur P et de sortir. Pourquoi faire compliqué…

Prix

Une MG4 de « base » de 170 ch avec 51 kWh coûte moins de 35.000 €, sans pompe à chaleur. La MG4 XPower, en Belgique, est facturée 42.285 €. C’est 1000 € de plus que la variante à grande autonomie avec une batterie de 77 kWh, 520 km d’autonomie et un moteur de 245 ch entraînant les roues arrière. Le modèle le plus adapté aux grands rouleurs qui n’ont pas besoin de faire le malin sur l’A12. Revenons à la MG4 XPower. Dans sa livrée vert Hunter exclusive, elle coûte 43.000 € en Belgique. Vous aurez une MG4 XPower Hunter Green pour 41.140 € en France, 41.000 € au Luxembourg et 41.680 CHF en Suisse.

(Olivier Duquesne – Source : MG / Astara – Picture : © Olivier Duquesne)