Guerre des taxis à Bruxelles-Midi
Pour les voyageurs qui descendent du train à la Gare de Bruxelles-Midi, prendre un taxi pirate pour se rendre à Paris, Amsterdam, Cologne ou Charleroi est devenu un jeu d'enfant, explique le site internet du Vif.
Mais ce sont surtout les courses clandestines vers la capitale française qui ont la cote. "Bruxelles-Paris est un marché très lucratif que se partagent différentes bandes, surtout venues de France", reconnaît d'emblée Charles Picqué (PS), le bourgmestre de Saint-Gilles, commune sur le territoire de laquelle se trouve la gare du Midi.
Un business juteux qui engendre comme on s'en doute son lot de frictions entre organisations rivales. "Je n'irai pas jusqu'à dire que ce sont des groupes mafieux, mais il y a effectivement une violence pour contrôler ce commerce sauvage", explique Mr Picqué .
Un phénomène qui est aussi synonyme d'insécurité pour les personnes transportées. "La gare du Midi est réputée être un hub pour une clientèle venue essentiellement d'Afrique, via Zaventem, et désirant se rendre dans des villes européennes à petit prix. Mais il y a un vrai danger pour les passagers, vu la vétusté des véhicules utilisés," explique le conseiller communal saint-gillois Vincent Hendrickx (CDH), qui a enquêté sur ces taxis collectifs clandestins, qui ne partent que lorsqu'ils sont pleins. "C'est une organisation très pyramidale. Les rabatteurs gagnent jusqu'à 1 500 euros par mois, les chauffeurs, dont certains font trois allers-retours Bruxelles-Paris par jour, jusqu'à 3000 euros. Un propriétaire de véhicules peut engranger 40 000 euros mensuellement. Tout ça en noir évidemment !"
Des pratiques qui ne font en tout cas pas les affaires des chauffeurs de taxi officiels, lesquels ont décidé de prendre les choses en main. Le long de la place Horta, la file de taxis est réglée depuis quelques mois par des stewards "financés" par les Taxis verts.
"Notre but est de fluidifier le trafic et de diriger les passagers, dès leur arrivée à Bruxelles, vers les bons endroits pour prendre un taxi", nous explique l'un de ces stewards dont la mision est aussi de couper l'herbe sous le pied aux rabatteurs pirates ou aux chauffeurs Uber.
(LpR - Source : Le Vif/Picture : Belga)