Suicides en série à la SNCB
L'heure est grave au Security Operations Center (SOC) de la SNCB. En seize mois, le département déplore trois suicides au sein de cette équipe composée d'une trentaine de collaborateurs, indique La Dernière Heure.
Le dernier suicide date de jeudi dernier. Cet agent de la SNCB a été retrouvé sans vie à proximité de son domicile. Selon le syndicat de la CGSP Cheminots, la victime venait de rencontrer à sa demande sa hiérarchie. Le but de cette réunion était d'expliquer les problèmes auxquels elle était confrontée quotidiennement sur son lieu de travail.
Philippe Dubois, secrétaire permanent régional de la CGSP Cheminots Bruxelles dénonce les difficultés auxquelles sont soumis les travailleurs de cette entité. "Par manque d'effectifs, les conditions de travail au SOC deviennent insupportables”, précise le syndicaliste. Il ajoute : "Les agents du SOC sont soumis à un stress permanent, doivent souvent prester de 7 à 8 jours d'affilée, travailler avec un matériel informatique défaillant".
Paul, un témoin, explique sous un nom d'emprunt que SOC est un centre d'appel qui dispose d'un numéro d'urgence gratuit (0800/30 230), accessible 24h/24, 7j/7 pour les clients et le personnel du Groupe SNCB. Ce service sert à demander de l'aide ou à signaler quelque chose de suspect : enfants jouant sur les voies, taggeurs, agression,... Ceci implique pour le personnel du service de connaître parfaitement les lois et d'être bilingue. Composé d'une cellule vidéo et d'une centrale téléphonique, ce centre est géré par une trentaine de collaborateurs qui traitent environ 100.000 appels par an. "Le gros souci, c'est que le nombre d'appels ne cesse d'augmenter mais les effectifs diminuent chaque année", rapporte Paul.
Depuis plusieurs semaines, les représentants syndicaux de la CGSP Cheminots de Bruxelles tentent en vain de sensibiliser la direction du Security Operations Center (SOC) au manque de personnel et aux problèmes dans ce service.
Ce troisième suicide est la goutte qui fait déborder le vase pour le syndicat qui attend maintenant des réponses claires de la direction, concernant entre autres les analyses de risque psychosociales effectuées dans le passé, leurs conclusions et les mesures concrètes qui en auraient découlé.
La CGSP Cheminots de Bruxelles exige une réaction immédiate de la SNCB. "On a demandé une réunion extraordinaire avec la direction de la SNCB et du SOC mais nous n'avons eu aucun retour pour le moment" explique le syndicat.
(FvE - Source : La Dernière Heure - Illustration picture : Pixabay)