Vols annulés: les pratiques abusives de Ryanair
Depuis le début du lockdown, le trafic aérien est à l'arrêt et le secteur soufre mille morts. Compagnies aériennes, agences de voyages, employés des commerces dans les aéroports et bagagistes sont touchés de plein fouet. Avec la fermeture obligée des frontières et les avions cloués au sol, nombreux sont les passagers à avoir vu leur vol ou leur séjour annulé.
En la matière, la ministre de l’Économie Nathalie Muylle a rapidement précisé ses instructions, dans un arrêté ministériel, du moins pour ce qui concerne les séjours annulés (voyages à forfait). Dans ce cas, il est clairement permis aux agences de voyages de proposer un voucher à leurs clients en dédommagement de l’annulation liée au coronavirus de tout séjour. Si le voyageur refuse ce voucher, valable un an, parce qu'il ne souhaite pas ou ne peut pas postposer son voyage, un remboursement reste possible.
Mais la situation est complètement différente pour les billets d’avion 'secs': dans ce cas de figure, le passager a droit au remboursement sans délai de son vol annulé. Ceci pour éviter les problèmes liés à l'éventuelle faillite ultérieure de la compagnie aérienne, qui laisserait le passager sans recours pour prétendre à un dédommagement.
Pourtant, malgré cette obligation de remboursement, certaines compagnie se font tirer l'oreille. C'est ainsi que Ryanair envoie un voucher par mail à ses passagers qui ont effectué la demande de remboursement par les procédures habituelles. Ce mail serait même envoyé en anglais aux requérants, histoire de noyer un peu plus le poisson.
Une tentative de passage en force organisée puisque si le mail (en anglais) accompagnant le voucher, propose un lien pour exiger le remboursement, celui-ci renvoie vers la procédure pour utiliser le voucher ! Même entourloupe quand les passagers tentent de passer par le chat, le robot envoyant alors des réponses automatisées menant à la procédure pour obtenir un... voucher.
Au mépris des règlements européens, Ryanair ne tient manifestement pas à rembourser ses passagers…
(Léopold Marie - Source : La DH/Picture : Pixabay)