Music

  Pour la défense du bien-être animal, Brigitte Bardot l’héroïne du sulfureux "Et Dieu créa la femme" (Roger Vadim en 1956), désormais recluse dans sa vaste propriété de La Madrague (Saint Tropez) à longtemps mené un combat solitaire. Malgré le respect que suscite son aura, on se gaussait dans les cercles intellos autant de certains de ses soutiens politiques très à droite que de prises de position tranchées pour nos amis de poils et plumes.

  Beaucoup plus à gauche que l’interprète de "Harley Davidson" (1968) et supporter, au moins implicite de Kamala Harris, le chanteur américain Moby en tournée ces jours-ci en Europe à lui aussi pris fait et cause pour le règne animal. Militant pour le végétarianisme, comme Chrissie Hynde (Pretenders) par exemple, il a même demandé qu’on s’abstienne de vendre des hamburgers à ses concerts. Si on s’en tient à l’habituelle odeur dans les travées du Sportpaleis d’Anvers (Belgique) ce samedi 21 septembre, on peut douter que son plaidoyer ait été entendu. Mais nous ne nous sommes pas arrêtés dans ces temples de la malbouffe…

    Mieux encore, comme Moby possède de la suite dans les idées, il a récemment déclaré en clôture d’un concert à Manchester -en taclant les frères Gallagher au passage- qu’il reverserait lui l’entièreté des bénéfices de ces étapes européenne à des associations de défense de la cause animale. Autrement dit, et contrairement à Oasis, il ne remonte pas sur scène afin de s’en mettre plein les poches !

   Et la musique me direz-vous ? Car on est aussi venu pour célébrer avec lui les 25 ans du mythique album "Play" ainsi que le retour sur les planches après 13 ans d’absence d’un artiste qui se dit volontiers réfractaire aux voyages et opposé aux déplacements en avion. En un peu plus de vingt chansons, plongeant largement dans sa discographie, ce chantre de la musique électronique se métamorphose en véritable chef d’orchestre. Et ne tire jamais la couverture à lui.

  Guitare, batterie, violons et deux choristes apportent un habillage inattendu aux gimmicks instamment mémorisables qui constituent sa marque de fabrique. Moby lui-même virevolte d’un bout à l’autre de la scène, troquant par exemple des congas ("Go") pour une guitare ("Bodyrock"). En vrai gentleman, il a même l’élégance de s’effacer derrière Lady Blackbird (quelle voix !) pour "Walk With Me" et pour l’icônique "Why Does My Heart Feel So Bad ?". En clôture d’un concert de près de deux heures, il done le coup de grace avec "Thousand", un des morceaux les plus ardus de son répertoire. Moby n'a pas froid aux yeux...

Moby se produira notamment le 24 septembre au Zénith de Paris (France)

(AK - Photo : Tanja De Prins / Music Belgium Photos)

Photo : Moby sur la scène du Sportpaleis d’Anvers (Belgique) le samedi 21 septembre 2024 ( Tanja De Prins)