Née un 31 octobre : Annabella Lwin, éternelle chanteuse adolescente de Bow Wow Wow
De son véritable nom Muant Muant Aye, la chanteuse d’origine birmane a vu la jour en 1966 à Rangoon. Rien ne la prédestinait vraiment à devenir la toute jeune icône du rock tribal
Il suffit d’écouter la rythmique syncopée et les roulements de percussions de" Dirk Wears White Sox" en 1979, un des premiers titres de Adam & The Ants pour se dire que le groupe a bien inventé le punk rock tribal que Bow Wow Wow reprendra à son compte en surlignant les roulements de tambours (évoquant en filiigrane ceux du Burundi) de manière encore plus claire.
Compagnon de la styliste Vivienne Westwo (à l’époque de sa boutique "Sex" sur King’s Road à Londres) et manager fantasque des Sex Pistols, Malcolm McLaren a de suite flairé le bon coup. Non content de débaucher les musiciens d’Adam Ant, il débusque avec Annabella, une chanteuse d’à peine quinze ans qui ne se fait pas trop prier pour montrer ses jolies gambettes. Guère échaudée par la saga des Sex Pistols qu’elle avait initialement signés, la maison de disques anglaise EMI se laisse convaincre par McLaren que ses nouveaux protégés Bow Wow Wow seront les nouvelles idoles de la jeunesse et sans doute aussi des hommes d'âge plus mûr un rien libidineux. L’histoire ne sera finalement qu’un feu d’artifices de trois courtes années pimentées par quelques trouvailles marketing chères à McLaren.
D’emblée, leur première sortie "Your Cassette Pet" en 1980 ne sera disponible qu’au format cassette audio aujourd’hui tombé dans l’oubli. Quelques mois plus tard, la pochette de leur premier album classique inspirée du "Déjeuner sur l’herbe" d’Edouard Manet (1862) fait scandale car Annabella toujours loin d’être majeure y apparaît dénudée. Avec "See Jungle ! See Jungle ! Go Join Your Gang Yeah, City All Over ! Go Ape Crazy !", le disque porte aussi un des titres les plus longs de l’histoire. Un an plus tard, désormais seule sur la pochette de "I Want Candy" (1982), Annabella trône désormais seule et toujours dépourvue du moindre vêtement. Encore une idée de MCLaren évidemment. Mine de rien, sous des allures de création sulfureuse du pervers manager, Bow Wow Wow enchaîne malgré tout quelques perles qui ont traversé les décennies sans trop souffrir surtout "I Want Candy" en fait. Dans un groupe miné par les querelles intestines, leur troisième album "When The Going Gets Tough, The Tough Gets Going" en 1983 ne laisse pas une trace impérissable et la séparation approche à grands pas.
Depuis lors, la chanteuse installée sur la côte ouest des Etats-Unis et le bassiste Leigh Gorman dans son Angleterre natale se disputent l’héritage de cette improbable étoile filante des années 80.
(AK - Photo : Etienne Tordoir)
Photo : Annabella Lwin avec Bow Wow Wow sur la scène du festival Futurama au Bingley Hall de Stafford (Angleterre) le 6 septembre 1981 (© Etienne Tordoir)