Adeline Dieudonné : "Je n'aime pas que l'on raconte l'histoire de mon livre"
On n'arrête plus la vertigineuse ascension d'Adeline Dieudonné... Son premier roman, 'La vraie vie', a raflé en décembre le 'Rossel', le prix littéraire le plus prestigieux du Royaume. Un exploit d'autant plus remarquable que cette 75ème édition affichait une jolie brochette d'adversaires de taille : Sandrine Willems ("Devenir oiseau"), Étienne Verhasselt ("Les pas perdus"), Myriam Leroy ("Ariane") et Sébastien Ministru ("Apprendre à lire") figuraient parmi les finalistes.
Véritable ovni littéraire de la rentrée, 'La vraie vie', publié par les éditions l'Iconoclaste, a d'abord été un secret que l'on se partage entre lecteurs avant de séduire les jurys de professionnels. Avant le Rossel, cet ouvrage magistral et puissant avait déjà réussi un véritable tour de force en enchaînant quatre récompenses : Prix Renaudot des Lycéens, Prix Fnac, Prix Filigranes et Prix Première Plume.
Si la romancière belge déchire, c'est que son imagination fertile tisse une intrigue surprenante. Dès les premières pages du récit, l'innocence de l'enfance s'envole en même temps que le marchand de glace. Et côté style, la prose de cette ex-comédienne est aussi détonante qu'étonnante. L'écriture au scalpel est portée par une construction singulière qui s'inspire souvent des sciences, un des domaines de prédilection de l'auteure.
Vous l'aurez compris, 'La vraie vie' est un livre fort qui ajoute un nouveau chapitre à la créativité déjà très féconde et singulière des écrivains belges.
Adeline Dieudonné n'aime pas que l'on dévoile la trame de son scénario. C'est en tout cas ce qu'elle a confié en fin d'année lors d'une rencontre avec ses lecteurs, organisée à la librairie 'La Licorne' à Uccle. Un endroit que fréquente assidûment l'écrivaine. Nous nous en tiendrons donc simplement aux protagonistes pour planter le décor de cette histoire peu ordinaire : un père, chasseur de gibier et violent, une mère passive surnommée l'amibe et un petit frère au bord de la folie que sa grande soeur souhaiterait sauver...
Pour conclure, une petite mise en garde s'impose : "La vraie vie" est un récit à mettre dans toutes les mains ... pour peu qu'elles soient adultes et consentantes ! Eh oui, on ne sort pas toujours indemne de 'La vraie vie'!
(FvE - Picture: Twitter)