Biélorussie : les élèves n’apprennent plus leur langue maternelle
La russification du Bélarus a franchi une nouvelle étape. Les écoles sont priées d’abandonner l’apprentissage de la langue biélorusse au profit du russe. Des enfants n’apprennent donc plus la langue de leurs parents.
Vassal de Poutine, Alexandre Grigorievitch Loukachenko détricote la culture biélorusse depuis son arrivée au pouvoir en 1994 et son alliance avec Moscou. Ainsi, le russe est devenu officiellement la seule langue enseignée dans les écoles du Bélarus. Ce qui prive les enfants de leur langue maternelle dans le milieu scolaire. De plus, cela implique parfois des changements de prénom, pour la version russe. Ainsi, un élève s’appelant Mikalay, par exemple, devient Nikolaï, l’équivalent russe, pour les professeurs et l’administration scolaire.
Épuration linguistique
Certes, le russe est une langue véhiculaire dans l’ancien bloc de l’URSS. De nombreux Ukrainiens le parlaient quotidiennement avant l’invasion. Il est donc logique pour un Biélorusse de l’apprendre en langue secondaire, notamment pour les échanges entre les deux pays. Néanmoins, effacer petit à petit la langue nationale s’apparente à une mainmise de la Russie sur son voisin, avec la complicité de Loukachenko. Lequel ne manque pas de dédaigner la langue de ses citoyens au profit du russe… et de l’anglais. Cette suppression systémique du biélorusse se rencontre aussi dans le monde de travail et dans les contacts avec les autorités, au profit du russe. En outre, les universités interdisent les mémoires en biélorusse.
Propagande anti-ukrainienne
Certaines écoles tentent de résister, mais le pouvoir s’efforce de les faire rentrer dans le rang. Preuve supplémentaire de l’endoctrinement, le programme scolaire biélorusse officiel est désormais synchronisé avec celui de la Russie. De plus, des élèves ont dû visionner un film de propagande. Il montrait comment les services spéciaux ukrainiens recruteraient des adolescents pour les forcer à commettre des actes de sabotage au Bélarus. Et aux parents qui s’interrogeraient sur la véracité de cette vidéo et sur la disparition des références culturelles biélorusses, le message est sans équivoque : pas de question sur ce sujet (de la russification).
(Olivier Duquesne – Source : Euronews – Picture : © picture alliance / ZB | Sascha Steinach)