Politique

Dans un mois, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne, et la probabilité d'un Brexit sans accord ne cesse d'augmenter. Les entreprises doivent donc se préparer au scénario du pire. Car le "Brexit Day", c'est pour le 29 mars, et le temps presse.

Jusqu'ici, aucun accord n’a pu être été conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, malgré ce qui ressemblait furieusement à un compromis sur le traité de sortie, ébauché en novembre 2018.

Ce compromis prévoyait que la Grande-Bretagne continuerait, après le Brexit Day, à faire partie d’une sorte d’union douanière avec l’Union européenne. Le Royaume-Uni et l’UE trouvaient ainsi une parade pour garder la frontière irlandaise ouverte, ce problème empoisonnant les négociations.

Mais l'idée du maintien d’une union douanière pendant une durée indéterminée après le 29 mars n'était pas du goût des 'Brexiteers' les plus acharnés. Après des débats virulents au Parlement britannique, Theresa May a obtenu une courte majorité sur sa proposition de réouverture du traité de sortie et de recherche d’un règlement alternatif au problème de la frontière irlandaise.

Hors de question pour l'Union Européenne qui refuse obstinément toute renégociation du backstop irlandais, qui pourrait être solutionné, selon elle, dans la seconde phase des négociations sur le Brexit, qui démarreront quand l’accord de sortie entrera en vigueur.

Le 14 février, pour compliquer encore un peu plus les choses, le parlement britannique rejetait la stratégie proposée par Theresa May dans ses négociation avec Bruxelles.

Depuis, la plus grande confusion règne et le précipice se rapproche à vitesse grand V. Les Britanniques y plongeront-ils ? Londres garde plusieurs cartes dans son jeu afin d’éviter le chaos après le 29 mars: prolongement des négociations, second référendum, nouvelles élections au Royaume-Uni, certaines pistes restent encore ouvertes.

Mais, quoi qu'il arrive, un accord autour du Brexit signifierait de facto le rétablissement d'une frontière entre les îles britanniques et l'Europe avec son cortège de formalités douanières, de temps perdu à la frontière et de contraintes administratives qui pèseront sur les entreprises.

Lesquelles ont donc tout intérêt à se préparer d’urgence au scénario le plus redouté: un Brexit sans accord.

(LpR avec L'Echo/Picture : Pixabay)