Fin du confinement: Canton sort d'un long sommeil
Dans "Courrier Expat", une rubrique de Courrier International, une Française qui vit en famille à Canton depuis 3 ans témoigne du lent réveil d'une grande ville du sud de la Chine après le confinement.
Virginie Duret vit en Chine, à Canton, grande métropole du sud de la Chine. Installée avec sa famille dans cette ville traversée par la Rivière des parfums, elle raconte son expérience personnellle et la sortie du grand sommeil chinois après deux mois de vase clos.
Les rues, vides en février, voient le retour des passants et des embouteillages, les grands carrefours de la ville retrouvent leur animation perdue, les vélos et les scooters sont de retour, le métro a repris ses fréquences presque normales, comme si rien ne s'était passé. Les petites cantines de quartier, fondamentales dans la culture chinoise, ouvre leurs portes progressivement. La cuisine cantonaise reprend ses droits...
Les commerces et les échoppes ont relevé leur grille, et même les changements de propriétaire, fréquents en Chine, n'étonnent personne. Les ouvertures sont strictement encadrées par les autorités et la police : les clients doivent porter un masque, s'inscrire dans un registre, faire contrôler leur température et disposer de gel hydroalcoolique.
Les parcs, lieux de rencontre par excellence dans cette ville grise, poussiéreuse et surpeuplée voient revenir promeneurs, joueurs de badminton, adeptes du tai chi et promeneurs. Mais tous portent des masques. On retrouve les plaisirs de la gym, de la danse ou des sports en groupe: il y a une semaine à peine, les rassemblements de plus de 5 personnes étaient encore interdits.
Mais la peur et l'angoisse n'ont pas déserté complètement la ville, note Virginie Duret: "Le moindre éternuement suscite un sentiment de crainte et une envie de fuite. Les ascenseurs ne sont plus à leur capacité maximale. On ne doit plus jouer des coudes pour avoir une place. La crainte de la contamination est encore présente".
Certains quartiers de Canton sont encore isolés du reste de la ville et uniquement accessibles après un strict contrôle aux entrées. "Chaque district, chaque quartier a sa politique propre pour gérer la crise du Covid-19. Et à ce jour, la ville de Canton ne totalise qu’un seul décès déclaré sur 420 cas recensés ! "
C'est du moins ce que disent les chiffres officiels chinois, qui commencent a être contestés, serait-on tenté d'ajouter..
(LpR - Source : Courrier Expat/Picture : Philippsaal via Pixabay)