Les Belges de retour aux urnes ?
Depuis les élections de mai dernier, la Belgique est dans l'impasse quant à la formation de son gouvernement. La première piste de négociation favorisée, une coalition incluant les nationalistes flamands, bloque inlassablement.
Face à cette crise politique, Paul Magnette a récemment été désigné informateur par le Roi Philippe. Le président du PS a treize jours pour sortir le pays de la tourmente. Pour l'heure, deux options de gouvernement existent globalement : avec la N-VA ou sans la N-VA.
Si le blocage persiste, nos compatriotes vont-ils devoir prochainement retourner voter ? C'est la question que pose Sophie Leroy dans le quotidien L'Echo. Pour éclaircir le sujet, la journaliste a interviewé Jean Faniel, directeur du Centre de recherche et d'information socio-politiques (Crisp).
Selon le directeur, ce scénario de retour aux urnes reste possible. Néanmoins, il est peu probable qu'il se déroule dans l'immédiat. "Si on arrive à former un gouvernement sans la N-VA, mais avec l'Open VLD et/ou le CD&V, cette coalition n'aurait pas la vie facile. On pourrait avoir des élections anticipées, mais après la formation d'un gouvernement, dans un an ou deux." La situation du pays serait alors différente, souligne le spécialiste.
"Mais au regard d'élections anticipées, la question qui se pose pour le CD&V et l'Open VLD est : ces partis préfèrent-ils aller aux élections, dont ils ne sont pas sûrs du tout qu'elles leur seront favorables, sur un constat d'échec, ou plutôt en ayant essayé d'engranger quelques avancées avant de considérer que ça ne fonctionne pas ? Dans ce cas, ils se seraient démarqués de la N-VA, mais ne porteraient pas sur eux le constat d'échec. C'est un gros dilemme", examine encore Jean Faniel.
Pour convoquer des élections anticipées, il y a deux possibilités :
Première option, la Chambre, le Sénat et le gouvernement s'accordent sur une déclaration de révision de la Constitution, avec une liste d'articles qui doit être votée à la majorité simple. Cela entraîne la dissolution des Chambres et les élections sont convoquées endéans les 40 jours.
Seconde possibilité, le gouvernement étant démissionnaire, le Roi peut dissoudre le Parlement. La dissolution est actée par la Chambre avec une majorité absolue et les élections sont convoquées dans les 40 jours.
Là aussi, difficile de trouver une solution idéale, conclut Sophie Leroy.
(FvE - Source : L'Echo - Illustration picture : Pixabay)